Les tempêtes en Californie font 16 morts, un enfant de 5 ans disparu
De fortes pluies frappaient encore mardi la Californie, où des tempêtes successives ont déjà fait 16 morts et poussé les autorités à ordonner l'évacuation de nombreuses régions, dont la localité cossue de Montecito, lieu de résidence du prince Harry et de Meghan Markle.
Les pluies torrentielles des deux derniers jours sur des sols déjà saturés d'eau ont engendré de vastes coupures de courant, de nombreuses inondations, déraciné quantité d'arbres et coupé des routes majeures, les flots emportant parfois des automobilistes.
Les tempêtes à répétition qui déferlent sur cet Etat de l'Ouest américain ont causé la mort de 16 Californiens ces dernières semaines, "soit plus que les feux de forêt des deux dernières années", a indiqué le bureau du gouverneur Gavin Newsom dans un communiqué.
"Plusieurs jours de mauvais temps hivernal sont encore devant nous", a ajouté le gouverneur, demandant à ses concitoyens d'être "hyper vigilants".
A Paso Robles, petite ville à mi-chemin de Los Angeles et San Francisco, un garçon de 5 ans a été emporté par les flots lundi et restait porté disparu, selon un communiqué du shérif.
A Bakersfield, dans le centre de l'Etat, deux automobilistes sont morts après qu'un arbre se soit abattu sur la route, selon le Los Angeles Times.
Mardi vers 22H30 GMT, environ 150.000 foyers étaient privés d'électricité, selon le site spécialisé PowerOutage.
- "Assaut sans fin" -
Selon les services météorologiques (NWS), après un court répit mardi soir, une nouvelle tempête doit déferler mercredi sur la Californie, avec jusqu'à 18 centimètres de pluie attendue dans le nord de l'Etat.
La Californie subit actuellement "un assaut sans fin de rivières atmosphériques", inédit depuis 2005, selon le NWS. Ces "rivières du ciel", qui se forment grâce à la vapeur d'eau des tropiques et voyagent pour ensuite déverser des trombes d'eau sur la côte ouest des Etats-Unis, sont rarement si fréquentes.
Les autorités ont ordonné l'évacuation de Montecito, commune côtière au nord de Los Angeles et repaire de célébrités.
Cette enclave, où l'actrice Jennifer Aniston et la présentatrice de télévision Oprah Winfrey possèdent de luxueuses villas, est un microcosme des extrêmes auxquels est soumise la Californie, durement frappée par la sécheresse depuis deux décennies.
Il y a cinq ans, un vaste incendie a dévasté les montagnes qui entourent Montecito. Résultat, l'absence de végétation la rend très vulnérable aux glissements de terrain. En janvier 2018, des coulées de boue provoquées par de fortes pluies avaient causé la mort de 23 personnes.
Sur place, des barrages avaient été érigés par la police pour empêcher quiconque d'entrer dans la ville où plusieurs routes étaient complètement inondées, a constaté un journaliste de l'AFP.
Lundi, l'animatrice de télévision Ellen DeGeneres, qui habite également dans la ville, a posté une vidéo sur Twitter montrant un torrent d'eau boueuse.
"C'est fou", s'est-elle alarmée. "Ce ruisseau à côté de notre maison ne coule absolument jamais."
- Tempêtes en série -
La zone n'était pas la seule à être évacuée.
Dans le comté de Santa Cruz, près de San Francisco, où une jetée a été détruite la semaine dernière, plus de 30.000 habitants sont également concernés par un ordre d'évacuation.
S'il est difficile d'établir un lien direct entre ces tempêtes en série et le changement climatique, les scientifiques expliquent régulièrement que le réchauffement augmente la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.
La tempête de la semaine dernière avait déjà privé d'électricité des dizaines de milliers de personnes, causé de fortes inondations et provoqué des glissements de terrain. Elle était survenue quelques jours seulement après un autre déluge de pluie le soir du réveillon du Nouvel an.
Les pluies exceptionnelles des derniers jours dépassent déjà dans plusieurs régions la moyenne annuelle des précipitations.
Elles ne suffiront toutefois pas à reconstituer les réserves d'eau en Californie. Plusieurs hivers de précipitations supérieures à la normale seraient nécessaires pour compenser la sécheresse des dernières années, selon les experts.
W.Wouters--JdB