Journal De Bruxelles - Douceur et pluie sabotent l'ouverture de la saison de ski alpin

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Douceur et pluie sabotent l'ouverture de la saison de ski alpin
Douceur et pluie sabotent l'ouverture de la saison de ski alpin / Photo: JEFF PACHOUD - AFP

Douceur et pluie sabotent l'ouverture de la saison de ski alpin

La douceur accompagnée de pluies ces derniers jours en montagne a fortement perturbé l'activité des stations de ski alpin, particulièrement en basse montagne, entraînant la fermeture de la moitié des pistes en France.

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"On est très déçus! Les cours de ski ont été annulés pour mon fils de six ans et ma mère était venue spécialement d'Israël pour skier", regrettait mardi Ayan Mazzega, une Israélienne de 38 ans, consternée devant les versants plus verdoyants qu'immaculés du Semnoz (Haute-Savoie), qui a dû fermer ses 18 pistes de ski alpin faute d'or blanc.

"On profite du soleil aujourd'hui, mais c'est triste. Nous on aime les petites stations mais elles sont toutes fermées. Donc on laisse les skis dans la voiture et on va aller se balader", poursuit cette résidente de Genève au milieu de quelques grappes de touristes désœuvrés.

La France a connu cette année un Noël particulièrement doux, bien au-dessus des normales de saison et au deuxième rang des plus chauds depuis l'après-guerre.

"On avait attaqué les vacances avec une bonne situation suite à une vague de froid et de neige, mais à partir de la fin de la semaine dernière, la douceur et les pluies ont conduit à la fermeture de la moitié des pistes", constate Laurent Reynaud, délégué général de Domaines skiables de France (DSF).

Les Alpes du Sud, avec trois quarts des pistes ouvertes, et les Alpes du Nord, en particulier la Savoie, sont les moins pénalisées, mais dans les autres massifs comme les Pyrénées (un quart des pistes ouvertes), les Vosges ou le Jura (moins d'un quart des pistes ouvertes), la situation est plus préoccupante.

Ainsi, de nombreuses stations comme La Pierre-Saint-Martin (Pyrénées-Atlantiques), Saint-Pierre de Chartreuse/Le Planolet (Isère), Le Tanet (Vosges), Les Rousses (Jura) ou Croix de Bauzon (Massif Central) ont dû se résoudre à barrer leurs domaines ces derniers jours.

Dans les Pyrénées, une dizaine de stations sur 30 sont fermées, et dans celles qui sont ouvertes, la majorité des pistes sont fermées.

"Notre démarrage de saison est compliqué, mais il ne faut pas être pessimiste. On saura en février ou en mars si la saison a été bonne ou pas", estime Gianni Ragona, directeur de trois stations de Haute-Garonne, Luchon-Superbagnères, Le Mourtis et Bourg d'Oueil.

- Un redoux tenace -

Dans la station vosgienne du Schnepfenried, une seule piste est ouverte sur 17 en plus du "jardin d'enfants", explique à l'AFP Nicolas Buhl, gérant de la station dont les pistes s'échelonnent de 1.000 à 1.260 m d'altitude.

Aux Rousses, dans le Jura, pas d'ouverture mais il ne s'agit pas d'une situation exceptionnelle pour cette station de moyenne montagne, souligne Claire Devillers, responsable communication.

"Nous sommes inquiets, la matière première manque à l'appel. Il y a une angoisse sur le maintien des réservations, le temps nous dira à quel point la situation aura un impact sur celles-ci", confie de son côté Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM).

"La non-ouverture il y a deux ans du fait de l'épidémie de Covid a déjà laissé des traces, même si l'année dernière la saison a été bonne. Il faut que les conditions redeviennent favorables pour les quelque 400.000 personnes qui vivent de l'activité montagnarde", exhorte-t-il.

"On constate de plus en plus de difficultés début décembre, et la neige tombe de plus en plus en altitude, sur les versants exposés au nord. Ce bouleversement climatique nous a conduits à nous adapter, avec la neige de culture (artificielle, NDLR) mais aussi en développant d'autres activités", poursuit le maire de La Plagne Tarentaise, dont le domaine, situé plus en altitude, est relativement épargné par le manque de neige.

"La qualité d'un séjour en montagne pour les fêtes de fin d'année c'est une expérience globale", abonde M. Reynaud, qui croise des doigts pour les mois à venir.

"Janvier-février-mars, ça représente environ 80% du chiffre d'affaires. Il ne faut pas s'inquiéter avant l'heure", souligne pour sa part Gianni Ragona dans les Pyrénées.

Mais les prévisions à court terme ne vont pas rassurer les acteurs de la montagne: selon Météo-France, des maximales largement supérieures aux normales sont encore attendues cette fin de semaine, en plaine comme en altitude.

ag-jeff-apz-dsa-ap/cco/dch

A.Parmentier--JdB