Journal De Bruxelles - Athlétisme: chez "Mike" Hanany à El Paso, un groupe pro tricolore sauce US

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Athlétisme: chez "Mike" Hanany à El Paso, un groupe pro tricolore sauce US
Athlétisme: chez "Mike" Hanany à El Paso, un groupe pro tricolore sauce US / Photo: FRANCK FIFE - AFP/Archives

Athlétisme: chez "Mike" Hanany à El Paso, un groupe pro tricolore sauce US

Le Français Mickaël Hanany, ancien sauteur en hauteur international, dirige à El Paso (Texas) un mini-groupe professionnel d'athlètes tricolores qu'il prend plaisir à "remettre en selle" avec une méthode américaine.

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Après l'Université et la fin des précieuses bourses, peu d'athlètes français deviennent professionnels aux Etats-Unis, où ils ne peuvent compter que sur leurs propres gains. Une exception existe à El Paso, ville-frontière avec le Mexique, où "Mike" Hanany (39 ans) encadre quelques sprinteurs et sauteurs français.

"Ma méthode est complètement américaine. Les athlètes connaissent des périodes de fatigue, ça finit par passer", explique à l'AFP le dernier sauteur en hauteur français de niveau international, 5e aux Mondiaux en 2009.

"Je travaille beaucoup en biomécanique, je fais du technique, du factuel, tout a du sens. En musculation je travaille plutôt en explosivité, jamais avec moins de 70% de la charge maximale. Je ne fais pas d'aérobie (courses de plus de deux minutes), je ne travaille jamais à moins de 75% de leur vitesse max."

"Il peut y avoir de la casse quand tu viens de France où tu travailles peu, par rapport à ici. Il faut se mettre à niveau sur le sommeil, la nutrition, les soins", détaille le technicien.

- "A la rue" -

Dans son groupe, Hanany compte notamment le deuxième Français le plus rapide de l'année sur 400 m, Loïc Prévot, sélectionné pour les Mondiaux d'Eugene (15-24 juillet) dans le relais 4x400 m.

La petite équipe se débrouille avec peu de moyens, le coach, qui s'annonce comme non rémunéré, travaille comme commercial pour deux hôpitaux de la ville. Ses contacts lui permettent de s'entraîner sur les pistes de deux lycées.

"Je prends des athlètes un peu +à la rue+, je suis parfois leur dernier recours, j'essaie de les remettre en selle. Je suis aussi passé par là. Les athlètes viennent sur leurs économies, sans aide fédérale", explique-t-il.

Hanany, 15 fois champion de France de saut en hauteur, regrette son manque de considération de l'autre côté de l'Atlantique.

"Le rêve américain serait possible si la fédération française était plus ouverte. Je pourrais avoir ici une antenne avec de très bons athlètes. Je leur avais déjà proposé d'entrainer en France il y a quatre ans. Je voulais relancer le débat sur la position dans les blocks, la position d'accélération, la technique, que les jeunes coachs tirent tous dans le même sens que les grands coachs. Mais en France c'est hiérarchique, il y a peu d'échanges. Les entraîneurs haut placés ne veulent pas perdre leur place."

Le médaillé de bronze européen en 2012 a dirigé l'ascension de Mouhamadou Fall, triple champion de France du 100 m, qui a fini par rejoindre en 2022 le groupe du controversé technicien américain Denis Mitchell, ex-mentor de Justin Gatlin impliqué dans plusieurs affaires de dopage.

"Mitchell et Mike ça se rejoint, c'est pour ça que j'ai choisi Mitchell. L'intensité est encore plus élevée, je suis avec des mecs plus rapides, c'est encore plus dur", assure "Doums", aligné sur 100 et 4x100 m aux Championnats du monde.

"Pour ses +histoires+ (de dopage), j'y suis allé en grand garçon, on m'a prévenu, mais je saurai gérer, quoi qu'il se passe. Je ne suis pas quelqu'un prêt à tout pour gagner" conclut Fall.

E.Heinen--JdB