

Top 14: l'Usap ou la culture du maintien à la sauce catalane
"On est armés": actuellement 13e et barragiste à cinq journées du terme du Top 14, Perpignan possède paradoxalement un avantage sur ses rivaux dans la lutte pour le maintien, car habitué aux matches couperet et à la pression qui les accompagne.
Mal embarqués et distancés fin mars, les Catalans ont refait leur retard et comptent désormais 36 points: de quoi mettre la pression sur des concurrents absolument pas programmés pour les joutes de bas de tableau, le Stade français (12e, 36 pts) et le Racing 92 (11e, 40 pts).
Les deux équipes franciliennes se destinaient plutôt en début de saison à lutter pour les premières places mais se retrouvent à devoir batailler face à Perpignan et son expérience, pour ne pas dire son expertise, dans le domaine. L'Usap se présentera revigorée à Montpellier samedi (16h30) pour accentuer la pression sur ses rivaux de la capitale.
Les Perpignanais ont reçu deux fois les Racingmen en deux semaines, laissant filer un huitième de finale de Challenge Cup à l'enjeu limité (24-18) avant de s'imposer 28-24 samedi dernier lors d'une rencontre déterminante dans la course au maintien.
- "Mode phases finales" -
"On est armé depuis quelques années pour gérer cette pression mentale et tout ce qui se passe autour, on sait se mettre en mode +phases finales à nous+", affirme le demi de mêlée Tom Ecochard, actuellement écarté des terrains en raison d'une fracture de l'omoplate.
Pour celui qui a participé à deux "access match" victorieux de l'Usap en 2022 contre Mont-de-Marsan (41-16) et Grenoble en 2023 (33-19), l'objectif "à cinq journées de la fin, dans notre tête, c'est d'aller chercher au moins la douzième place, celle du maintien direct, mais c'est vrai que les fins de saison crispantes, on sait ce que sait".
Le N.9 habituellement titulaire espère être de retour le 10 mai, lors de la réception cruciale du Stade français, dans un stade Aimé-Giral survolté lors de ce type de rencontre.
Le manager Franck Azéma tient toutefois à tempérer l'optimisme lié à un éventuel "avantage psychologique" en faveur des Catalans, après une saison 2023-2024 terminée sans trembler à une intéressante 10e place.
"Tout le groupe actuel n'a pas connu les deux access matches qu'on a disputés et gagnés ces dernières années, par contre, c'est toujours une expérience de vécue, une expérience de créée, de reconnaissance, de certaines sensations, de certains moments et d'anticipation qu'on peut avoir", explique-t-il à l'AFP.
"Après, jouer des finales, des demies ou des access matches, quel que soit le contexte quand on traverse ces évènements-là, il y a toujours quelque chose à en tirer. C'est comme ça qu'on construit une expérience d'équipe: ce vécu-là, l'USAP l'a", poursuit-il.
- Tuilagi de retour -
Et le technicien, qui a prolongé son bail sur le banc perpignanais jusqu'en 2028, observe avec bonheur l'infirmerie, bien garnie tout au long de la saison, se vider au meilleur moment.
L'ouvreur australien Jake McIntyre, longtemps blessé, enchaîne enfin, et le massif deuxième ligne Posolo Tuilagi a fait son retour sur les terrains samedi. L'international français (20 ans, 5 sélections) n'avait plus joué depuis la 4e journée fin septembre, victime d'une double fracture du tibia-péroné à la jambe gauche.
Le jeune colosse, considéré comme un immense espoir à son poste, a également prolongé jusqu'en 2028 avec son club formateur, et s'inscrit dans un projet ambitieux puisque des joueurs comme l'arrière du Racing Tristan Tedder ou le troisième ligne international écossais Jamie Ritchie (28 ans, 58 sél.) rejoindront Perpignan la saison prochaine.
Et l'incertitude sportive de cette fin de saison ne devrait pas changer les plans catalans. "Sur le projet du club, je suis absolument affirmatif: ça ne viendrait pas le freiner", a assuré le président de l'Usap François Rivière au Midi Olympique en début de semaine.
H.Dierckx--JdB