Journal De Bruxelles - Ligue 1: Gasset a raté sa dernière mission

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Ligue 1: Gasset a raté sa dernière mission
Ligue 1: Gasset a raté sa dernière mission / Photo: GABRIEL BOUYS - AFP/Archives

Ligue 1: Gasset a raté sa dernière mission

Revenu dans l'urgence l'automne dernier au chevet du club de son coeur, Jean-Louis Gasset n'a pas réussi sa "mission": Montpellier, quasiment condamné à la relégation à six journées de la fin, a annoncé lundi qu'il n'était plus son entraîneur.

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Au lendemain d'une nouvelle défaite à la Mosson devant Le Havre (2-0), la neuvième d'affilée, le club héraultais a en effet acté la fin du troisième mandat de Gasset à sa tête, après ses deux premiers passages sur le banc (novembre 1998-novembre 1999 et janvier-juin 2017).

"D'un commun accord, le MHSC et Jean-Louis Gasset ont décidé ce jour de mettre fin à la mission qui avait été confiée à ce dernier. Jean-Louis Gasset n’est plus l’entraîneur de l'équipe professionnelle masculine à compter de ce jour", a indiqué le club dans un communiqué, sans préciser qui prendra sa succession et préparera le déplacement à Angers, autre mal-classé, le week-end prochain.

Le communiqué ne dit pas davantage si Gasset quitte complètement le club fondé en 1974 par son père, Bernard, et par Louis Nicollin.

Il y a trois semaines, dans la foulée de la rencontre face à Saint-Etienne arrêtée en raison d'incidents dans les tribunes, Gasset (71 ans) avait fait part de sa fatigue extrême et de sa tentation de se mettre en retrait.

"Une fois que la mission est ratée, vous ne pouvez pas continuer peut-être à vous manger la santé, à vous manger la vie, à avoir honte. On est chez nous, dans notre ville, dans notre club, et c'est dur à vivre, c'est très dur à vivre", avait-il dit, meurtri par un profond sentiment d'échec.

- Mercato et crise financière -

Dans les jours suivants, il avait rencontré le président Laurent Nicollin et son frère Olivier, dirigeant de l'entreprise éponyme, pour envisager "diverses possibilités" pour la suite.

Sorti de sa retraite après avoir passé quatre mois à Marseille, Gasset n'aura finalement tenu que 165 jours à la tête d'une équipe qu'il n'a pas réussi à remettre sur les rails.

Le 23 octobre, il avait succédé à un autre historique du club héraultais, Michel Der Zakarian.

Malgré sa connaissance des arcanes du club pailladin, où il avait passé 25 ans à divers postes, malgré son expérience, il a échoué à relancer des cadres trentenaires et défaillants comme Téji Savanier, Jordan Ferri, Wahbi Khazri ou Benjamin Lecomte.

Avec seulement trois victoires et deux nuls en 20 matches, il affiche un bilan comptable à peine plus reluisant que son prédécesseur.

"Je n'ai pas tout bien fait, mais j'y ai mis tout mon cœur. J'en avais réussi d'autres avant, mais celle-ci me tenait à cœur, parce que c'était chez moi. Et visiblement, je n'ai pas réussi à trouver le bon bouton pour remettre cette équipe en route", avait-il expliqué le 16 mars alors que le match face aux Verts avait été interrompu.

- "Arrêter d'espérer" -

Dans les premières semaines pourtant, son Montpellier a réussi quelques coups d'éclats contre des candidats à l'Europe comme Brest (victoire 3-1), Lille (2-2), Nice (2-2) et même face à Monaco (victoire 2-1 le 17 janvier).

Mais il n'a pas remporté le moindre succès devant ses concurrents directs dans la lutte pour le maintien. Et, juste avant Noël, il a subi une terrible humiliation 4-0 face au Puy, club de N2 (4e division) en 32e de finale de la Coupe de France.

Gasset a également subi de plein fouet la crise financière de Montpellier, qui a dû se séparer de ses trois attaquants, Akor Adams, Arnaud Nordin et Mousa Tamari, lors du mercato hivernal.

Il a aussi été pénalisé par une ribambelle de blessures concentrées en particulier dans le secteur défensif (Omeragic, Maksimovic, Sylla...). Depuis une victoire 2-1 fin janvier à Toulouse (le MHSC était alors 17e à deux points seulement du barragiste), son équipe n'a plus pris le moindre point et n'a inscrit qu'un seul but.

"Il faut arrêter d'espérer", a-t-il tranché après la défaite face au Havre dimanche.

Depuis 2021, et l'amorce de son déclin, Montpellier a consommé pas moins de quatre entraîneurs: Olivier Dall'Oglio, Romain Pitau, Der Zakarian et Gasset. Aujourd'hui, avec 11 points de retard sur le barragiste, Reims, à six journées de la fin, il ne peut que se projeter sur la Ligue 2. Une fin douloureuse.

P.Mathieu--JdB