

Ligue des champions: Lille plie face à Dortmund et passe à côté de son histoire
En quête du premier quart de finale de son histoire, Lille a plié face à Dortmund (2-1) et au poids de l'événement mercredi au Stade Pierre-Mauroy en huitième retour de la Ligue des champions.
Après un avantage d'un but acquis dès la cinquième minute grâce à Jonathan David, le Losc a été dominé par le finaliste de la dernière édition jusqu'à craquer par deux fois, puni par un pénalty d'Emre Can (54e) et une frappe de Maximilian Beier (65e).
En position favorable une semaine après son match nul au Westfalenstadion (1-1), le club nordiste quitte finalement la plus prestigieuse compétition européenne entre clubs au stade des huitièmes, son plafond de verre.
Les Dogues n'avaient jamais été aussi proches de le briser, après quatre défaites en autant de huitièmes de finale disputés contre Manchester United (1-0 deux fois) en 2007 et face à Chelsea (2-0, 2-1) en 2022.
Mais dans l'enceinte de Villeneuve-d'Ascq et ses 48.000 supporters, en majorité parés de rouge pour former un mur comparable à celui, tout jaune, du club de la Ruhr, cette perspective vertigineuse était un trop lourd tribut pour les Nordistes.
Les joueurs de Bruno Genesio ont subi la majeure partie du match, loin du jeu de possession qui fait d'ordinaire leur force, offrant bien trop d'occasions au club allemand.
C'est pourtant Dortmund qui a été très généreux en premier, quand son gardien Gregor Kobel a laissé passer entre ses jambes une reprise molle de Jonathan David (5e), après une montée pleine d'abnégation d'Ismaily.
- Les choix perdants de Genesio -
Le latéral gauche a fait partie des deux choix forts de Bruno Genesio au coup d'envoi, avec Rémy Cabella, positionné sur l'aile droite. Mais le Lyonnais de 58 ans, magicien depuis le début de la compétition, s'est trompé, cette fois, tant le milieu offensif de 35 ans a eu du mal à défendre dans ce côté droit qui a pris l'eau, avec Ngal'ayel Mukau, au profil plus défensif, en premier rideau plutôt qu'en deuxième.
Après le but lillois, les joueurs de Niko Kovac ont eu nombre d'occasions en première période, et il a fallu des petits miracles, comme ce sauvetage sur sa ligne d'Alexsandro (17e), et cet autre de Thomas Meunier (20e), pour empêcher l'égalisation.
Le gardien international Lucas Chevalier a dû s'employer à de multiples reprises (19e), effectuant notamment un triple arrêt (20e) de toute beauté.
Mais il a dû s'incliner quand le capitaine des Jaune et Noir Emre Can s'est présenté au point de pénalty après une faute de Thomas Meunier sur Serhou Guirassy (54e).
Cette égalisation, inévitable au vu du match, n'a fait que donner de la confiance aux Allemands, qui ont insisté (62e, 63e), jusqu'à prendre l'avantage d'une frappe en pleine lucarne de Maximilian Beier (65e).
Ce n'est qu'après ce tournant que Bruno Genesio a fait entrer plusieurs joueurs (Chuba Akpom, Matias Fernandez-Pardo, Gabriel Gudmundsson, Osame Sahraoui, André Gomes). Mais c'était bien trop tard.
Le Losc pourra regretter l'occasion nette de Benjamin André (34e), qui aurait pu être celle du K.-O., ainsi que la frappe à bout portant de David sur Kobel (79e) et la reprise de la tête trop tendre d'Akpom (84e).
Bien plus fort athlétiquement, Dortmund a fait le match qu'il fallait, sans crainte ni retenue, et avec l'expérience de sa grande histoire dans cette compétition, ponctuée d'une victoire (1997) et de deux finales (2013, 2024). Il défiera le FC Barcelone en quart de finale.
A l'inverse, Lille devra encore attendre pour écrire la sienne au-delà des huitièmes.
R.Cornelis--JdB