

F1: Alpine mise sur Gasly pour assurer la continuité
Après avoir subi une profonde mutation ces derniers mois, l'écurie de Formule 1 Alpine misera cette saison sur son pilote français Pierre Gasly pour assurer la continuité du rebond observé fin 2024.
Pour sa troisième saison dans l'équipe franco-britannique, le Normand de 29 ans incarne la stabilité au sein d'une écurie qui a presque tout changé l'an dernier.
Tout au long d'une saison 2024 qui a souvent ressemblé à un chemin de croix, l'ancien pilote de la filière Red Bull a tenu bon et a finalement réussi à arracher un podium et la dixième place au classement du championnat du monde des pilotes. Il a aussi grandement contribué à la sixième position inespérée chez les constructeurs décrochée par Alpine qui a longtemps végété au dernier rang.
- Gasly, nouveau leader -
Cette année, Gasly se voit propulsé au rang de leader de l'équipe après le départ de son compatriote Esteban Ocon chez Haas. D'autant qu'il sera épaulé par le débutant Jack Doohan (il a couru son premier et seul GP l'an dernier pour une 15e place, à Abou Dhabi).
"Je sais qu'il y a beaucoup d'attention sur tous mes retours techniques, a déclaré Gasly à l'AFP. L'équipe ne s'en cache pas. Je vois qu'ils sont tous à l'écoute. Pour moi, c'est une position qui demande un peu plus de responsabilité mais que j'apprécie".
Quant à son nouveau coéquipier de 22 ans, issu de l'académie Alpine et pilote de réserve l'an dernier, "il fait du très bon travail", assure à l'AFP le directeur de l'équipe, Oliver Oakes.
"Les jeunes pilotes sont désormais mieux préparés quand ils arrivent en F1 donc le risque de les lancer est aujourd'hui moins grand pour les écuries", souligne le dirigeant.
Lui-même était arrivé en août dernier après un début de saison catastrophique qui avait conduit le PDG de Renault, Luca De Meo, à faire appel au controversé Italien Flavio Briatore pour redresser l'écurie qu'il avait dirigée avec succès dans les années 1990 (champion du monde pilotes 1994 et 1995 avec Michael Schumacher) et 2000 (champion du monde pilotes 2004 et 2005 avec Fernando Alonso).
Avec l'aide également du nouveau directeur technique français David Sanchez, passé notamment par Ferrari, Oakes et Briatore ont semble-t-il réussi à réveiller une équipe qui s'était un peu endormie après sa belle quatrième place en 2022.
"Tout le monde est fébrile parce qu'ils doivent vous faire confiance alors que vous êtes la troisième ou quatrième nouvelle personne en quelques années. Mais je dois être honnête et direct même si ça ne plaît pas toujours car je veux rendre l'équipe meilleure", explique Oliver Oakes.
En quête de stabilité et de continuité, Alpine semble donc aborder plus sereinement la saison 2025, la dernière avec un moteur Renault avant de se fournir chez Mercedes à partir de 2026 quand une nouvelle règlementation technique entrera en vigueur.
La décision prise à l'automne dernier d'arrêter de fabriquer son propre moteur pour des raisons financières est irrévocable et les ingénieurs de l'usine française de Viry-Châtillon, près de Paris, ont désormais à cœur de réussir leur baroud d'honneur.
- "une voiture solide" -
Au vu des essais de pré-saison à Bahreïn, ils ont offert à l'écurie une monoplace bien plus compétitive que l'an dernier à la même époque.
"L'équipe a bien travaillé cet hiver. C'était important de commencer avec une voiture solide car nous n'aurons vraiment pas beaucoup de temps pour nous concentrer sur elle après les premières courses puisqu'on devra se tourner vers 2026", rappelle Oakes.
Après la bonne fin d'année 2024, Gasly espère pourvoir se battre plus souvent pour le Top 10 en 2025: "Ca a créé une nouvelle dynamique complètement différente. La concurrence sera rude, mais l'objectif est d'entrer régulièrement dans les points."
En attendant le premier verdict de la saison à Melbourne ce weekend, le Français est reparti de Bahreïn avec des motifs d'espoir.
"Dès que je suis monté dans la voiture, je me suis senti à l'aise. Elle répond bien à ce que je demande, elle est saine, a-t-il déclaré à l'AFP. Il y a beaucoup plus de sérénité que l'an dernier à la même époque. On pourrait presque dire que c'est le jour et la nuit".
D.Mertens--JdB