

Paris-Nice: Merlier et des chutes, une impression de déjà-vu
Une victoire au sprint de Tim Merlier et une nouvelle succession de chutes: la deuxième étape de Paris-Nice avait une forte impression de déjà-vu lundi à Bellegarde (Loiret).
Promise aux sprinteurs, la journée avait tous les ingrédients pour une après-midi sans frayeurs avant le sursaut de l'emballage final. C'était sans compter sur les glissades, les carambolages et les cris de douleur, devenus le pain quotidien des coureurs dans un sport toujours plus rapide et dangereux.
Guillaume Martin-Guyonnet a commencé par tomber tout seul dans un rond-point, sans dommages apparemment. Mais quelques kilomètres plus loin, après un gros crash dans le peloton, Florian Sénéchal, décidément maudit, a dû être évacué en civière avec le bras droit en écharpe et une forte suspicion d'une fracture de la clavicule.
Le Nordiste a jeté son vélo de dépit avant d'éclater en sanglots, après une saison 2024 déjà gâchée par les blessures.
Le peloton à peine regroupé, deux autres coureurs, Luke Durbridge et Gorka Sorarrain, ont été contraints de jeter l'éponge après un nouveau jeu de quilles collectif lors du premier passage sur la ligne à Bellegarde.
La saison dernière, marquée notamment par les graves accidents de Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel au Tour du Pays basque, avait remis la sécurité au cœur des débats. De nombreux coureurs, mais aussi des organisateurs militent depuis pour ralentir les vélos ou limiter les braquets, alors que l'Union cycliste internationale (UCI) a instauré un système de cartons jaunes pour punir ceux qui se rendent coupables de comportement dangereux.
Mais les coureurs continuent à tomber comme des mouches.
- "Je l'ai entendu hurler" -
"Tout le monde reçoit la même consigne dans l'oreillette de se placer devant pour éviter les ennuis. Or la largeur de la route est limitée et si personne ne laisse d'espace, on finit par retrouver des coureurs par terre", a commenté le Danois Mads Pedersen qui n'a, comme la veille, pas réussi à vraiment placer son sprint, finissant 4e.
Tim Merlier lui-même est allé au sol lors de la chute collective qui a coûté si cher à Sénéchal. "Je l'ai entendu hurler, a raconté le Flamand de 32 ans. A un moment c'est devenu extrêmement nerveux, je ne sais pas pourquoi. Moi j'ai réussi à freiner mais quelqu'un m'est rentré dedans. J'ai entendu quelque chose casser, c'était ma roue arrière. Mais ça va, rien de grave."
L'incident n'a pas empêché le coureur de Soudal Quick-Step de sprinter tranquillement vers la 56e victoire de sa carrière, devant deux Français, Emilien Jeannière et Hugo Page.
"Il me semble que c'est la première fois de ma vie que je gagne avec un maillot de leader, c'est un sentiment spécial", a réagi Merlier qui disputera le contre-la-montre par équipes mardi avec le maillot jaune sur le dos mais s'attend à le perdre car ce n'est pas sa spécialité.
Ce chrono de 28,4 km entre le circuit de Magny-Cours et Nevers constitue le premier grand rendez-vous pour les coureurs du classement général dont le favori Jonas Vingegaard et son lieutenant Matteo Jorgenson, vainqueur sortant et co-leader de l'équipe Visma-Lease a bike.
Pour la troisième année de suite, les organisateurs appliquent leur nouvelle règle où le temps est pris sur le premier et non le quatrième coureur de chaque équipe, afin d'encourager les leaders à sortir dans le final.
La formule sera appliquée pour la première fois sur le Tour de France en 2026 à Barcelone.
W.Lejeune--JdB