

C1: Lille face au défi Dortmund
Lille face au "Mur jaune": le Losc joue à Dortmund mardi (21h00) son huitième de finale aller de Ligue des champions avec l'espoir de poursuivre son parcours jusqu'ici magnifique.
Pour le troisième huitième de son histoire, le club nordiste aborde cette double confrontation avec l'objectif de rallier les quarts de finale pour la première fois.
Depuis le début de la saison, les Dogues galopent sur la scène européenne, avec plusieurs victoires inespérées contre les deux géants de Madrid, le Real (1-0) puis l'Atlético (3-1), confirmées contre des formations plus modestes comme Bologne (2-1) et Sturm Graz (3-2), avant un festival face à Feyenoord (6-1) pour une qualification directe.
Les voilà maintenant face à un autre défi majeur: le bouillant Westfalenstadion, ses 80.000 spectateurs et son "Mur jaune", tribune debout des ultras du BVB aussi grande (environ 25.000 places) qu'impressionnante.
"C'est comme une forteresse, c'est très dur de gagner ici, confirme l'entraîneur du club allemand Niko Kovac. En tant que joueur et entraîneur adverse, je n'ai jamais gagné ici. J'espère que cette atmosphère impressionnera les Lillois. Mais bon ils ont aussi gagné dans de très grands stades cette saison."
Avant cette affiche face à l'un des clubs les plus réputés d'Europe, les Nordistes ont fait un non-match à Paris samedi (4-1), peut-être déjà tournés vers leur rendez-vous continental.
Pas de quoi inquiéter leur gardien international Lucas Chevalier. "Je suis persuadé qu'à Dortmund, ce sera un match complètement différent, prédisait-il au sortir de la gifle infligée par le PSG. Dortmund est une grande équipe mais elle n'a pas le niveau de Paris, chaque match ne se ressemble pas. Je ne nous sens pas affaibli."
- "Les leviers, on les connaît" -
Mécontent du comportement de ses troupes, qu'il a jugées à côté de leur sujet au Parc des Princes, le président du Losc Olivier Létang a tenu un discours similaire sur ce point: "Ce n'est pas une question de forme. Le match de Dortmund sera totalement différent, et les leviers, on les connaît, puisqu'on l'a déjà fait en battant le Real Madrid, l'Atlético de Madrid, en faisant un très bon match contre la Juventus (1-1, NDLR), en allant gagner à Bologne."
Il leur faudra en premier lieu surveiller l'international guinéen Serhou Guirassy, meilleur buteur de cette campagne de Ligue des champions avec dix buts inscrits, auxquels il faut en ajouter quatorze en championnat d'Allemagne.
Le natif d'Arles voudra sans doute briller contre son ancien club (2015-2016), où il ne s'est pas imposé, avant de briller.
Collectivement, les joueurs de la Ruhr ont aussi une motivation supplémentaire: ils n'ont plus que la scène européenne pour briller. Largués en championnat à cause d'un parcours décevant, qui a coûté son poste au précédent entraîneur Nuri Sahin, ils accusent 26 points de retard sur le Bayern Munich, en tête de la Bundesliga.
Sans assurance de disputer la prochaine Ligue des champions, les joueurs de Niko Kovac, désormais sur le banc, veulent au moins faire retentir leur hymne le plus longtemps possible.
Mais "le football français, et surtout Lille, c'est très, très fort, très technique", se méfie l'entraîneur croate. "Bruno Genesio est un entraîneur qui, non seulement à Lille mais aussi à Rennes, faisait jouer un football d'attaque, varié. Ce n'est pas pour rien que Lille était dans les huit premiers (à l'issue de la phase de ligue, NDLR): ils ont battu le Real, l'Atlético, ils ont perdu de justesse contre Liverpool, donc il faut s'attendre à des matches difficiles demain et dans une semaine à Lille."
A.Thys--JdB