Route du Rhum: Gabart "bloqué" en raison d'un litige avec la classe Ultim
François Gabart ne peut pas à ce jour participer à la Route du Rhum, transatlantique légendaire en solitaire dont le départ sera donné le 6 novembre, en raison d'un litige sur la conformité aux règles de la classe Ultim dont dépend son nouveau bateau, un géant des mers volant.
"Je suis triste pour notre sport d’arriver à ce genre de blocage et de discussion, c'est un imbroglio pas très sportif", a déclaré à l'AFP François Gabart, qui a terminé deuxième de la précédente édition en 2018.
"Malheureusement je suis au milieu de tout ça, on a l'impression d’avoir tout fait comme il fallait, de ne jamais avoir négligé la sécurité. Ce n’est pas très joli", a-t-il regretté.
Le navigateur, détenteur du record du tour du monde en solitaire, est "bloqué en raison d'une règle de sécurité", qui lui vaut d'être en litige avec la classe Ultim, à laquelle il doit être adhérent pour avoir le droit de prendre part à la Route du Rhum.
La classe Ultim 32/23, créée en 2018, est dirigée par les armateurs des bateaux qu'elle regroupe - actuellement trois -, des maxi-trimarans ne pouvant pas excéder 32 m de longueur et dont les derniers modèles sont volants, grâce à leurs foils.
Ce n'est pas la direction de course qui s'oppose à la participation de Gabart, mais la classe Ultim 32/23, qui lui refuse l'adhésion, arguant que le nouveau bateau du skipper (SVR Lazartigue) ne respecte pas la jauge fixée par la classe.
Il y a quatre ans, lors de la précédente édition, il n'était pas obligatoire d'être affilié à la classe Ultim alors que la Route du Rhum proposait une catégorie Ultime (tout multicoque de plus de 65 pieds). Gabart, avec son précédent bateau (Macif), était membre de la classe Ultim.
"C’est la Route du Rhum qui a créé la catégorie Ultime. Cette année, on a mis une limite, en voyant un intérêt à ce que tout le monde s’unisse dans la classe. Ca fait du sens de renforcer la classe pour leur tour du monde en 2023, jamais on aurait pensé que le bateau de François ne serait pas dans la jauge", explique à l'AFP Hervé Favre, maître d'oeuvre de la Route du Rhum.
"Aujourd'hui, le point sur lequel ils se battent est une règle de sécurité RSO (Offshore Special Regulations) et de l'interprétation qui en est faite", poursuit Favre, estimant que tout cela "n'est bon pour personne".
E.Carlier--JdB