C1: Lille, les raisons de croire au miracle et aux quarts
Puni par Chelsea (2-0) mardi en huitièmes aller de la Ligue des champions, Lille n'a pas démérité et fourbit ses arguments pour croire au miracle face aux champions d'Europe au match retour mi-mars: défendre mieux, concrétiser davantage et s'en remettre à la ferveur lilloise.
- Soigner la concentration -
Ce qui a fait la différence mardi soir entre le champion de France et son adversaire champion d'Europe ? La vigilance défensive, qui a coûté très cher avec deux relâchements synonymes de deux buts encaissés dans un match où le Losc semblait pourtant rivaliser.
L'entraîneur Jocelyn Gourvennec l'avait pourtant annoncé, avec un leitmotiv "fondamental": "Ne pas commettre d'erreurs." Un mot d'ordre qui a volé en éclat en huit minutes.
Avec trois occasions franches dont l'ouverture du score de Kai Havertz (8e), Chelsea a rapidement forcé le verrou lillois. Sur le but, l'attaquant allemand a été totalement oublié par Tiago Djalo sur corner.
"On a encaissé ce but un peu bête très tôt. C'est ce qui nous a fait mal en première période. Il y avait la place de jouer, de faire des décalages. Prendre ce but si tôt et sur une phase arrêtée est un gros regret", a souligné le milieu Benjamin André.
Le deuxième but, inscrit par Christian Pulisic (63e) à la conclusion d'un contre éclair mené par N'Golo Kanté est venu confirmer que la moindre erreur est sanctionnée.
"Ils ont été très efficaces, redoutables sur les quelques ballons qu'on a rendus. On fait peu d'erreurs mais peu d'erreurs, ça fait deux buts à la fin", a soupiré Gourvennec.
- Retrouver la finition -
Les Dogues, qui n'ont inscrit que deux buts lors de leurs cinq dernières rencontres, ont confirmé à Stamford Bridge leurs grandes difficultés actuelles en attaque.
"On a attaqué, on a montré de bonnes choses mais l'efficacité était de leur côté", a analysé Gourvennec.
Les attaquants lillois n'ont toujours pas marqué en 2022 et sur les huit buts du Losc depuis début janvier, un seul a été l'oeuvre d'un joueur offensif, le milieu Isaac Lihadji, contre Lorient.
Burak Yilmaz (36 ans) n'a jamais retrouvé cette saison la forme étincelante de l'exercice précédent, tandis que Jonathan David, qui avait réalisé une première partie de saison tonitruante avec 12 buts, semble à la peine physiquement et est resté muet lors des sept derniers matches du Losc.
"Si on avait appuyé un peu plus, mieux joué certains coups, on aurait pu les mettre plus en difficultés car on n'a pas eu d'occasion franche. Il aurait fallu faire les bons choix dans le dernier geste", a regretté André.
- Enflammer le public -
Mais l'espoir demeure avant le match retour dans trois semaines, le 16 mars, au Stade Pierre-Mauroy.
Tout d'abord, le club nordiste va jouer devant son public dans une enceinte pleine à craquer puisque tous les billets ont déjà été vendus.
"Il y a toujours une possibilité. Evidemment qu'à 2-0 ça va être très compliqué. Mais il faut garder espoir, on aura un gros match devant nos supporters. C'est la magie du football d'y croire, si on a le bonheur d'ouvrir le score, on verra comment ça se passe. On va y croire jusqu'au bout et on va tout donner", a souligné André.
"Ce sera difficile mais devant notre public, dans un stade plein, on ne sait pas", a abondé Gourvennec. "On aura des possibilités chez nous. On peut faire comme eux: marquer en premier sur corner. Il faut croire en nos chances."
La fin de la règle du but à l'extérieur est aussi une bonne nouvelle pour le Losc, incapable de marquer à Stamford Bridge: même si Chelsea marque à Villeneuve d'Ascq, n'importe quel écart de deux buts sera synonyme de prolongation.
Enfin, Chelsea ne montre pas son meilleur visage ces temps-ci. Et avec un calendrier très chargé, les Blues commencent à tirer la langue, à l'image de deux joueurs majeurs sortis blessés mardi: Mateo Kovacic et Hakim Ziyech.
"2-0, ça ne suffit pas, surtout avec la règle du but à l'extérieur qui n'est plus là", a d'ailleurs reconnu N'Golo Kanté mardi soir. "On s'attend à aller dans un beau stade, avec les supporters à l'extérieur, je pense que ça va être difficile", prévient-il. Aux Lillois de lui donner raison.
A.Parmentier--JdB