C1: Lille et David à l'assaut du Goliath Chelsea
Jonathan David contre Goliath! Lille et son buteur canadien défient mardi à 21h00 l'ogre Chelsea dans un huitième de finale aller de Ligue des champions aux airs de grand écart entre le champion de France, invité surprise, et le champion d'Europe en titre.
Pour sa deuxième apparition à ce niveau après 2007, quand le Losc était tombé avec les honneurs face à Manchester United (0-1, 0-1), le club nordiste a hérité d'un tirage très relevé qui complique ses chances d'atteindre le premier quart de finale de son histoire.
Pourtant, les Dogues n'ont cessé de surprendre leur monde depuis un an, de leur titre de champion de France à leur qualification comme premier de leur groupe en C1, en passant par leur victoire face au PSG au Trophée des champions (1-0). De quoi créer la surprise face aux +Blues+ sur leur pelouse de Stamford Bridge?
"Nous sommes des compétiteurs donc on n'ira pas jouer à Chelsea en +sparring-partner+", a souligné auprès de l'AFP Jocelyn Gourvennec, l'entraîneur lillois. "C'est une très grosse équipe. Mais il peut se passer plein de choses et on veut jouer les trouble-fêtes, comme on le fait depuis le début de cette campagne de Ligue des champions."
Pour parvenir à exister face à l'armada londonienne, les Dogues devront "élever le curseur", a insisté Gourvennec. Et pour cela, ils comptent sur Jonathan David, leur meilleur buteur cette saison (16 buts).
L'attaquant international canadien traverse actuellement une période moins faste puisqu'il n'a plus marqué depuis décembre avec le Losc, soit six matches.
En revanche, il a de nouveau été décisif récemment avec sa sélection, en passe de se qualifier pour la Coupe du monde pour la deuxième fois de son histoire après 1986. Il a en effet inscrit deux buts et délivré une passe décisive en trois matches de qualification fin janvier-début février.
- "Trouver plus de fluidité" -
L'enchaînement des matches et des voyages semble influer sur les performances actuelles du jeune avant-centre de 22 ans, qui est apparu émoussé vendredi lors du match nul décevant (0-0) face à Metz en Ligue 1.
"Il fait toujours autant d'efforts donc c'est qu'il a la condition physique. Il a énormément joué, plus les déplacements, ça pèse peut-être. Mais c'est un garçon qui récupère assez vite de ses matches, de ses efforts, il a une physiologie exceptionnelle", a expliqué Gourvennec.
"Il est sûrement plus suivi par les adversaires aussi. On doit l'aider à trouver plus de fluidité, on doit l'aider à retrouver des bonnes sensations et de l'allant", a ajouté l'entraîneur lillois.
Si le secteur défensif s'est rassuré contre Metz après la récente claque reçue face au Paris SG (5-1), une première cette saison, l'animation offensive est en difficulté avec seulement deux buts inscrits lors des quatre derniers matches. Pas très rassurant avant de défier les Blues et leur gardien Edouard Mendy.
Hatem Ben Arfa, arrivé au mercato hivernal, pourrait apporter cette petite étincelle qui manque aux Dogues, même si le joueur formé à Lyon ne devrait pas être titulaire.
- "On sait élever notre niveau" -
Du côté de Chelsea, tout n'est pas parfait non plus: le club pointe à la troisième place de Premier League, à 13 points du leader, Manchester City, même si le récent sacre au Mondial des clubs lui a mis un peu de baume au coeur.
Dans une phase compliquée offensivement, à l'image d'un Romelu Lukaku qui n'a touché que sept ballons ce week-end contre Crystal Palace (1-0), l'entraîneur Thomas Tuchel espère que le retour de la C1 aidera son équipe à se transcender.
"Nous devons accepter que nous sommes pour le moment dans une phase où les choses nous semblent parfois plus laborieuses et plus compliquées qu'à d'autres périodes", a-t-il admis samedi.
"Nous sommes confiants sur le fait que nous ferons une bonne prestation (contre Lille) parce qu'on sait élever notre niveau de jeu dans les matches à élimination", a-t-il ajouté.
Lille est prévenu et devra être efficace dans les deux surfaces pour s'inventer un avenir européen: "Ils sont redoutables mais on aura aussi notre mot à dire", a promis Gourvennec.
R.Michel--JdB