

Médicaments à base de désogestrel: une surveillance limitée face à des risques jugés faibles
Les patientes prenant une pilule contenant du désogestrel (Optimizette, Cérazette...) n'auront pas besoin d'IRM systématique, a annoncé jeudi l'agence du médicament, soulignant que les risques de tumeur cérébrale restaient très faibles par rapport à d'autres progestatifs.
"Compte-tenu de la faiblesse du risque, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ne recommande pas de réaliser une IRM cérébrale de manière systématique" pour les femmes sous désogestrel, a indiqué à l'AFP Isabelle Yoldjian, directrice médicale de l'autorité sanitaire.
L'ANSM préconise une IRM "uniquement pour les femmes présentant des signes évocateurs de méningiome" (comme des maux de tête persistants, troubles visuels, du langage...) ou au début d’un traitement par désogestrel, en cas de prise antérieure "de plus d’un an" d'"un ou plusieurs progestatifs à risque".
L'agence complète ainsi des recommandations émises fin 2024 à l'issue d'une étude du groupement d'intérêt scientifique Epi-Phare qui évaluait le risque de méningiome, (une tumeur au cerveau qui n'entraîne pas la mort mais peut causer de lourdes séquelles), associé à la prise de désogestrel.
Au regard des résultats de cette étude, ce risque est très faible et concerne les femmes de plus de 45 ans, ou prenant ce contraceptif depuis plus de cinq ans.
Par contraste, la surveillance par imagerie cérébrale est préconisée systématiquement pour les progestatifs à risque important de méningiome (Androcur, Lutényl, Lutéran, Colprone et Depo Provera).
Les pilules contenant du désogestrel sont commercialisées sous les noms d'Optimizette, Cérazette, Antigone, Lactinette, Elfasette, Clareal, Desopop et sous des versions génériques.
L'agence ajoute dans son communiqué qu'elle va se rapprocher de l'Agence européenne des médicaments (EMA) afin d’inscrire le risque dans les notices de ces pilules.
Ses recommandations émises pour le désogestrel 75 µg s'appliquent aussi aux pilules combinées à base de désogestrel 150 µg et à l’implant contraceptif Nexplanon qui contient un dérivé actif du désogestrel.
Elles vont être envoyées par courrier électronique aux professionnels de santé "dans les prochaines semaines".
L'ANSM formule aussi un point de vigilance sur la contraception des femmes, surtout après 45 ans. Elle rappelle l'importance de "réévaluer l’intérêt de la poursuite ou de la modification d’une contraception, régulièrement tous les ans, au regard de l’âge, des antécédents médicaux, du mode de vie, et des choix des femmes et ce jusqu’à l’âge de la ménopause".
Le désogestrel ne doit par ailleurs pas être utilisé comme traitement hormonal de la ménopause, rappelle l'agence.
Y.Simon--JdB