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RFK Jr promet de s'attaquer aux institutions qui "volent la santé" des Américains
Tout juste confirmé, le ministre de la Santé de Donald Trump, Robert Kennedy Jr, décrié pour ses positions antivaccins, a accusé jeudi les institutions américaines de "voler la santé" des enfants, promettant de les démanteler à l'image de l'Agence américaine pour le développement (USAID).
Lors de sa prestation de serment, Robert Kennedy Jr est revenu sur son histoire familiale et plus particulièrement sur la figure de son oncle, le président assassiné JFK, avant de chanter les louanges de Donald Trump, avec qui il a signé quelques mois plus tôt une alliance improbable.
Ancien démocrate, cet avocat en droit de l'environnement s'est rallié lors de la dernière campagne présidentielle au républicain après avoir été candidat indépendant.
"Dieu m'a envoyé le président Trump", a-t-il lancé jeudi dans le Bureau ovale, évoquant "vingt ans" de prières quotidiennes pour trouver le moyen de "résoudre l'épidémie de maladies chroniques infantiles".
"Nous avons besoin de quelqu'un qui soit prêt à intervenir et qui ait la volonté, les tripes et la force de remettre en question les orthodoxies", a-t-il asséné, estimant que Trump "a prouvé encore et encore qu'il était ce héros".
Le président républicain a lui promis que "Bobby", de son surnom, s'attaquerait aux problématiques de santé et restaurerait la confiance des Américains dans les autorités sanitaires.
"Les États-Unis dépensent plus d'argent pour la santé que n'importe quel autre pays sur Terre. Mais nous sommes de plus en plus malades chaque année", a tonné le président, assurant qu'il n'y avait "pas de meilleure personne" pour changer les choses.
- "Dangereux" -
La nomination du septuagénaire à ce poste important suscite la vive inquiétude de nombreux scientifiques et professionnels de santé en raison notamment de ses remises en cause de la sûreté des vaccins et de son soutien à des théories conspirationnistes.
Ces dernières années, il s'est fait le relais de nombreuses théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19 comme sur de prétendus liens entre vaccination et autisme, notamment par le biais de l'organisation Children's Health Defense qu'il a cofondée.
Il a également déclaré qu'aucun vaccin n'était "sûr et efficace" et suggéré que le sida pourrait être causé par autre chose que le virus du VIH.
"C'est un homme terrifiant, dangereux, et je pense qu'il fera du mal", a alerté auprès de l'AFP Paul Offit, directeur du Vaccine Education Center de l'hôpital pour enfants de Philadelphie.
Depuis sa nomination, Robert Kennedy Jr a toutefois tâché de minimiser ses positions passées. Jeudi, il a affirmé avoir un avis de "bon sens" sur le sujet de la vaccination et insisté sur le fait que "tout le monde devrait pouvoir donner son consentement éclairé", suggérant que ce n'était pas le cas jusqu'à présent.
A la tête des agences fédérales de Santé, il entend s'attaquer aux maladies chroniques dont l'obésité, notamment via la lutte contre la malbouffe, un combat qu'il mène de longue date et qui est salué par des personnalités des deux bords de l'échiquier politique.
- Autres choix contestés -
RFK Jr prend la tête d'un ministère employant plus de 80.000 personnes.
En accusant jeudi l'USAID, fondée par son oncle et que Donald Trump souhaite démanteler, d'être devenue un "sinistre organe de propagande du totalitarisme", il a assuré qu'il souhaitait "faire la même chose avec les institutions qui volent la santé de nos enfants".
Bien que mis en difficulté au Sénat lors d'auditions préalables à sa confirmation et faisant face à l'opposition des démocrates, ce personnage haut en couleur a réussi jeudi à être approuvé par la haute chambre grâce à la majorité républicaine.
Le Sénat a jusqu'ici validé chacune des nominations de Donald Trump, malgré les critiques visant certaines d'entre eux, comme Pete Hegseth, devenu ministre de la Défense et visé par une accusation d'agression sexuelle en 2017, et par des suspicions de consommation excessive d'alcool.
Kash Patel, autre choix contesté du président, a recueilli jeudi la recommandation d'une commission de sénateurs par 12 voix contre 10, en vue d'être confirmé à la tête de la police fédérale, le FBI.
Brooke Rollins, personnalité plus consensuelle, a elle été approuvée jeudi pour prendre la direction du ministère de l'Agriculture.
T.Bastin--JdB