

Gaza: un employé de l'ONU tué dans une explosion, Israël nie toute responsabilité
Une agence onusienne a confirmé mercredi la mort d'un de ses employés à Gaza, tué selon elle par l'explosion d'un engin "largué ou tiré" sur un de ses bâtiments, tandis que l'armée israélienne, accusée par le Hamas, a démenti toute responsabilité.
"Un engin explosif a été largué ou tiré sur [le bâtiment] et a explosé à l'intérieur", écrit le Bureau des Nations unies pour les services d'appui au projet (Unops) dans un communiqué sur la mort "d'un collègue tué dans un local de l'Unops à Gaza".
"Nous ne savons pas à ce stade" s'il s'agissait d'une "arme larguée par les airs, d'un tir d'artillerie ou de roquette", ajoute le texte, soulignant que la déflagration ne pouvait pas avoir été causée par le déplacement d'un "engin non explosé" sur les lieux.
Le bâtiment, situé à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, a été touché à 11h30 (09h30 GMT) selon l'agence onusienne. Il avait déjà été endommagé mardi dans les frappes nocturnes menées par l'aviation israélienne sur le territoire palestinien alors que sa localisation avait été transmise à l'armée, ajoute l'Unops.
L'armée israélienne a publié un communiqué démentant avoir "frappé un complexe de l'ONU à Deir el-Balah". Interrogé par l'AFP, un porte-parole militaire a ajouté qu'il n'y avait eu "aucune activité opérationnelle" de l'armée dans la zone.
- L'ONU veut une enquête -
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas avait auparavant fait état d'"un mort et cinq blessés graves parmi des employés étrangers travaillant pour les institutions des Nations unies", qui avaient été transportés à l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa" à Deir el-Balah.
Selon des images de l'AFPTV tournées à Deir el-Balah, trois hommes, ont été amenés à l'hôpital dans une ambulance et dans des véhicules de l'ONU.
Deux d'entre eux étaient blessés au niveau des jambes et un troisième avait un bandage aux deux bras et à l'abdomen, avec des traces de sang sur le torse.
Deux des blessés avaient l'un un gilet pare-balles, l'autre une chemise portant l'inscription "UNMAS", le service de lutte contre les mines des Nations unies.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "choqué" par la mort de l'employé de l'Unops et a réclamé une "enquête complète" sur le drame.
Selon un bilan établi par l'ONU au 11 mars, au moins 387 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par le Hamas, dont 279 employés des agences onusiennes.
A Bruxelles, le directeur exécutif de l'Unops, Jorge Moreira da Silva, a affirmé que l'explosion n'était pas "un accident". Le bâtiment abritant l'agence "était très connu et il était dans un endroit isolé, sans autre construction à côté", a-t-il dit.
- "Terroriser" la population -
"Les attaques contre les bâtiments humanitaires violent le droit international, a-t-il ajouté: "Le personnel de l'ONU et se bâtiments doivent être protégés par toutes les parties."
La nationalité de l'employé tué n'a pas été divulguée, mais le ministère bulgare des Affaires étrangères a annoncé "le décès aujourd'hui à Gaza d'un citoyen bulgare travaillant pour l'ONU".
Le Hamas a pour sa part accusé Israël de mener une "politique systématique [...] visant à cibler les civils, les travailleurs humanitaires et les secouristes, dans le but de les terroriser"
Après deux mois de trêve, Israël a lancé des frappes aériennes sur Gaza parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre, affirmant que la reprise des opérations militaires était "indispensable" pour assurer la libération des otages encore aux mains du Hamas.
Ces frappes, qui se sont poursuivies mercredi, ont fait au moins 436 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.
H.Raes--JdB