Journal De Bruxelles - Mandat d'arrêt émis contre Milorad Dodik, chef politique des Serbes de Bosnie

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Mandat d'arrêt émis contre Milorad Dodik, chef politique des Serbes de Bosnie
Mandat d'arrêt émis contre Milorad Dodik, chef politique des Serbes de Bosnie / Photo: STRINGER - AFP

Mandat d'arrêt émis contre Milorad Dodik, chef politique des Serbes de Bosnie

Un mandat d'arrêt national a été émis contre le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, recherché dans une enquête pour attaque à l'ordre constitutionnel, et deux autres hauts responsables, a annoncé mercredi le chef de la police de l'entité croato-musulmane de Bosnie.

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"Nous avons reçu hier dans notre système un mandat d'arrêt" contre Milorad Dodik, président de la Republika Srpska (RS), l'entité politique des Serbes de Bosnie, a déclaré le directeur de la police de l'entité croato-musulmane, Vahidin Munjic, à la télévision locale N1.

Des mandats d'arrêt ont été émis aussi contre le Premier ministre de la RS, Radovan Viskovic, et le président de son Parlement, Nenad Stevandic, a-t-il ajouté.

"Tous les organes policiers en Bosnie-Herzégovine, s'ils aperçoivent ces personnes, sont obligés de les arrêter et de les remettre à la Cour d'Etat", qui a lancé ce mandat d'arrêt, a expliqué M. Munjic.

Après sa condamnation le 26 février pour le non-respect des décisions du Haut représentant international chargé de faire respecter l'accord de paix de Dayton (1995) en Bosnie, M. Dodik a lancé un bras de fer avec les institutions de l'État central, qu'il remet en cause depuis longtemps.

Il a été condamné par la Cour d'État, à Sarajevo, à une peine d'un an de prison, assortie d'une interdiction d'exercer ses fonctions pendant six ans.

Il peut faire appel, mais il a rejeté ce jugement, en dénonçant un "procès politique" ayant pour objectif de l'"éliminer de l'arène politique" dans ce pays divisé des Balkans.

Selon M. Munjic, il s'agit d'un mandat d'arrêt national, à savoir que toutes les polices dans le pays, dont celle de l'entité serbe, "sont obligées d'agir".

L'accord de paix de Dayton (Etats-Unis), qui a mis fin au conflit intercommunautaire dans le pays, a divisé le pays en deux entités autonomes, la RS et la fédération croato-musulmane. Cette guerre a fait près de 100.000 morts.

- "Catastrophe totale" -

En riposte à la condamnation de M. Dodik, le Parlement de la RS a adopté fin février, à l'instigation de ce dernier, une législation interdisant à la police et à la justice centrales du pays d'exercer sur le territoire de cette entité.

Le parquet d'État a ensuite ouvert une enquête pour "attaque contre l'ordre constitutionnel" et ordonné l'arrestation des trois dirigeants et leur mise en détention, validée par la Cour d'État.

Dans un premier temps, ils ont refusé de se rendre à Sarajevo pour être entendus dans le cadre de l'enquête.

Le gouvernement de la RS a ordonné lundi au ministère de l'Intérieur de l'entité à "engager un maximum des capacités pour sécuriser les personnes et les institutions bénéficiant d'une protection particulière".

Le directeur de la police d'Etat (SIPA), qui peut intervenir dans les deux entités et qui est censée arrêter les trois hommes, a présenté mardi sa démission.

A la tête de cette force policière depuis 2020, Darko Culum, un proche de M. Dodik, qui a dirigé par le passé la police de la RS, a déclaré qu'il allait réintégrer le ministère de l'Intérieur de cette entité, et demander son départ à la retraite.

Le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, un proche de Dodik, a déclaré mardi soir à une télévision locale serbe être "très inquiet par la situation" en Bosnie, en précisant que Dodik, Viskovic et Stevandic ne pouvaient "plus circuler librement".

Il a dit qu'il allait évoquer mercredi ce sujet à Bruxelles avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, ainsi qu'avec des responsables de l'Union européenne.

Il a mis en garde contre une éventuelle arrestation des trois dirigeants serbes bosniens.

"J'espère que personne n'est si fou pour essayer de faire ça (...) Nous pouvons finir au cours d'une nuit dans une catastrophe totale", a dit M. Vucic.

A.Martin--JdB