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Gaza: une délégation israélienne au Caire pour discuter de la trêve à Gaza
Israël a annoncé le départ jeudi d'une délégation au Caire pour des pourparlers sur la trêve dans la bande de Gaza, après le rapatriement des corps de quatre otages pour le dernier échange contre plus de 600 prisonniers palestiniens prévu par la première phase du fragile accord de cessez-le-feu.
Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, "a demandé à la délégation de négociateurs de partir pour le Caire aujourd'hui afin de poursuivre les discussions", a indiqué son bureau, sans autres détails. Le Hamas avait dans la nuit pressé Israël de reprendre ses pourparlers, retardés malgré l'approche de la fin de la première étape de la trêve, samedi.
Dans la nuit, le Hamas a restitué, en privé et à l'écart des caméras, les corps de quatre otages morts, ensuite formellement identifiés par leurs proches et le Forum des familles.
Il s'agit de Ohad Yahalomi, un Franco-Israélien de 49 ans dont un groupe allié du Hamas avait annoncé la mort en janvier 2024, Tsachi Idan, 49 ans, Itzik Elgarat, un Dano-Israélien de 68 ans et Shlomo Mansour, 85 ans.
Israël a libéré en échange 596 Palestiniens, et doit encore en relâcher 46, "tous des femmes et des mineurs de Gaza" arrêtés après le 7-Octobre, a indiqué l'ONG palestinienne en charge du dossier.
Un bus transportant des ex-détenus est arrivé dans la nuit à Ramallah, en Cisjordanie occupée, acclamé par une foule en liesse, a constaté un journaliste de l'AFP. Portant le traditionnel keffieh, les prisonniers libérés ont été soumis à un rapide bilan de santé avant de retrouver leurs proches.
Des centaines de prisonniers sont aussi arrivés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
- "Obligation morale" -
Cet échange est le dernier prévu dans le cadre de la première phase de la trêve, négociée via la médiation de trois pays, Qatar, Egypte, Etats-Unis.
Le Hamas a estimé à l'issue de l'échange nocturne qu'Israël n'avait désormais "pas d'autre choix" que d'entamer des négociations sur la deuxième phase du cessez-le-feu, censée débuter le 2 mars et mener à la fin définitive de la guerre ainsi qu'à la libération de tous les otages restant à Gaza.
Le président israélien Isaac Herzog a insisté jeudi sur l'"obligation morale" pour les autorités de son pays de tout faire pour "ramener tous les otages", vivants comme morts.
M. Netanyahu s'engage à "oeuvrer sans relâche" en ce sens, a ensuite indiqué un communiqué de son bureau.
Le Hamas s'était dit prêt la semaine dernière à remettre à Israël tous les otages restant "en une seule fois" durant la deuxième phase.
Sur les 251 otages enlevés le 7-Octobre, 58 sont toujours retenus à Gaza, dont 34 déclarés morts par l'armée israélienne. Les 24 présumés vivants sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.
Au matin du retour des quatre otages morts, Israël Berman, 68 ans, homme d'affaires et ancien membre du kibboutz de l'un d'entre eux décrit "une journée spécialement dure".
"Nous vivons dans une région difficile et devons agir en conséquence, mais il n'y a pas de plus grande obligation que de ramener tous les otages - tout le reste est secondaire", ajoute-t-il à Tel-Aviv.
A Khan Younès, Khaled al-Hanna, tout juste sorti de prison, dénonce des conditions de détention "indescriptibles": "la torture était coercitive, anormale, physique et agressive."
- "Pas de fausses excuses" -
L'émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, avait fait état mardi soir de "beaucoup de progrès" en vue d'une reprise des pourparlers, mais sans confirmation jusque-là du gouvernement israélien, au sein duquel l'extrême droite israélienne, alliée de M. Netanyahu, s'oppose à la fin de la guerre.
Le mouvement islamiste palestinien a assuré dans la nuit avoir fait en sorte qu'Israël ne puisse pas avoir de "fausses excuses" pour bloquer les discussions.
Israël avait suspendu la sortie de prison des quelque 600 détenus palestiniens, prévue dès samedi en échange du retour de six captifs à Gaza, exigeant que le Hamas renonce à organiser des "cérémonies humiliantes" à chaque libération, des mises en scène également dénoncées par l'ONU et la Croix-Rouge.
L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.
L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU, et plongé le territoire palestinien dans un désastre humanitaire.
K.Willems--JdB