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Macron et Trump assurent vouloir travailler ensemble à la paix en Ukraine
Malgré d'énormes divergences sur le fond, Donald Trump et Emmanuel Macron ont assuré lundi vouloir travailler ensemble en vue de mettre fin à la guerre en Ukraine, trois ans jour pour jour après le début de l'invasion russe.
Le président français, reçu par son homologue américain dans le Bureau ovale, a promis des discussions en vue d'une paix "durable" et espéré une implication américaine "forte" en ce sens.
Donald Trump, lors d'une séance de questions-réponses avec les journalistes, a vanté sa relation "spéciale" avec son homologue français, et a assuré pouvoir mettre fin aux hostilités dans "quelques semaines".
Le président américain a aussi estimé que la signature d'un accord avec l'Ukraine sur l'accès des Américains aux minerais du pays était "très proche", et même évoqué une venue du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche afin de le ratifier, "cette semaine ou la suivante".
Il y voit une manière pour les Etats-Unis de récupérer les dépenses engagées pour soutenir militairement Kiev depuis l'invasion russe en 2022.
Le républicain, qui mise avant tout sur son dialogue avec le président russe Vladimir Poutine pour faire cesser les combats, a aussi lancé que ce dernier serait d'accord avec le déploiement futur de troupes européennes en Ukraine, mais est resté évasif sur les garanties de sécurité qu'apporterait éventuellement Washington pour ces soldats.
"Les Européens sont prêts à aller jusqu’à l’envoi de troupes" pour vérifier que "la paix est bien respectée", a dit Emmanuel Macron, en assurant aussi que l'Europe était prête à "renforcer" sa défense.
Les deux hommes ont lancé quelques plaisanteries et amabilités, sur un ton plutôt détendu. Ils ont aussi échangé des poignées de main vigoureuses, ce qui est en quelque sorte devenu la marque de fabrique de leur duo diplomatique, rodé pendant le premier mandat de Donald Trump (2017-2021).
Si Emmanuel Macron a parlé face à Donald Trump de la Russie comme d'un "agresseur" de l'Ukraine, le président américain persiste lui à mettre les deux pays sur le même plan - quand il ne rend pas Volodymyr Zelensky responsable du conflit, comme il l'a fait récemment.
- ONU -
En parallèle de la rencontre à Washington, les Américains et les Européens se sont affrontés à l'ONU.
Les Etats-Unis, comme la Russie, ont voté contre une résolution adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU, réaffirmant son soutien à l'Ukraine et à son intégrité territoriale.
Le président français avait déjà participé lundi matin avec son homologue américain à une visioconférence des dirigeants du G7 (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Japon, Allemagne, Italie).
Il doit avoir un déjeuner de travail avec Donald Trump, avant une conférence de presse conjointe, prévue à 14H00 (19H00 GMT).
Plusieurs dirigeants étrangers se sont eux réunis lundi dans la capitale ukrainienne pour manifester leur solidarité aux côtés de Volodymyr Zelensky, lequel a salué "trois ans de résistance".
Rompant avec la politique de soutien massif à Kiev de son prédécesseur Joe Biden, Donald Trump a décidé que son interlocuteur privilégié serait le président russe Vladimir Poutine.
Emmanuel Macron a lui lancé lundi que l' Ukraine devait absolument être "impliquée" dans les pourparlers, à l'heure où les Européens redoutent une capitulation imposée à Kiev par Washington et Moscou.
Trois ans après avoir tenté, en vain, de dissuader Vladimir Poutine de passer à l'attaque, Emmanuel Macron s'est lancé auprès du président américain dans une mission tout aussi incertaine.
Il veut convaincre son homologue américain, qui n'a jamais caché sa fascination pour les dirigeants autoritaires, que la Russie constitue une "menace existentielle" et que Vladimir Poutine "ne respectera pas" forcément un cessez-le-feu.
Le président français cherchera le bon registre psychologique face à un interlocuteur qui applique aux affaires diplomatiques les méthodes brutales de l'homme d'affaires qu'il fut, et qui rejette en bloc toute politique étrangère guidée par la défense des valeurs démocratiques.
C.Bertrand--JdB