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Allemagne : l'extrême droite veut devenir la première force politique
L'extrême droite a affiché lundi son ambition de bientôt devenir la première force politique en Allemagne dans le but de gouverner, après son résultat record aux législatives, encouragée en cela par le milliardaire Elon Musk.
En obtenant 20,8% des suffrages, le double du précédent scrutin de 2021 et en arrivant en deuxième position derrière les conservateurs, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) atteint un score "historique", a dit à la presse sa cheffe de file Alice Weidel.
Cela place le mouvement nationaliste antimigrants "dans les meilleures conditions" pour "dépasser" le parti conservateur de Friedrich Merz "au cours des quatre prochaines années et ainsi devenir le premier parti" au plan national, a-t-elle ajouté.
Cela donnerait à l'AfD "un mandat de gouvernement" à l'issue des prochaines législatives de 2029, a ajouté Mme Weidel.
C'est ce que lui a souhaité Elon Musk, conseiller du président américain Donald Trump, sur sa plateforme X. "A ce rythme de progression, l'AfD sera le parti majoritaire aux prochaines élections", a-t-il ajouté, félicitant Alice Weidel, qu'il a soutenue des semaines durant pendant la campagne.
L'AfD aussi bénéficié au cours de la campagne du soutien appuyé du vice-président américain JD Vance, qui, au cours de la récente Conférence pour la Sécurité de Munich, a exhorté les partis modérés allemands à gouverner avec le mouvement d'Alice Weidel.
En Europe, cette dernière a reçu les félicitations du Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui l'avait récemment reçue à Budapest.
Les législatives ont permis au parti d'extrême droite de s'ancrer dans le paysage politique allemand et de se normaliser auprès de l'électorat.
Ville-Etat de Berlin mise à part, il est arrivé en tête dans toutes les régions correspondant au territoire de l'ancienne Allemagne de l'Est communiste, ses fiefs.
Mais l'AfD a aussi progressé dans l'ensemble du pays, devenant notamment le premier parti de l'électorat ouvrier, qui s'est détourné des partis modérés et des sociaux-démocrates en particulier.
Les conservateurs du bloc CDU/CSU ont remporté les élections dimanche avec 28,6% des suffrages, ce qui met leur président Friedrich Merz sur les rails pour devenir le prochain chancelier, probablement à la tête d'une coalition avec les sociaux-démocrates du chef du gouvernement sortant, Olaf Scholz.
Mais leur victoire est plus étriquée que ce qu'ils escomptaient.
Friedrich Merz veut en priorité limiter l'immigration, un thème majeur de la campagne électorale, et relancer une économie en panne.
Il s'est inquiété lundi de la progression de l'AfD, y voyant un "dernier avertissement" adressé aux partis modérés allemands.
Tandis que pour l'un des cadres de son parti démocrate-chrétien, Jens Spahn, "nous sommes à une élection de connaître" en Allemagne "les situations française, néerlandaise ou autrichienne", où les formations d'extrême droite sont devenues les principales forces politiques.
T.Bastin--JdB