![Robert Kennedy Jr en passe d'être confirmé à la tête du ministère américain de la Santé](https://www.journaldebruxelles.be/media/shared/articles/4d/1e/1c/Robert-Kennedy-Jr-en-passe-d---tre--317094.jpg)
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Robert Kennedy Jr en passe d'être confirmé à la tête du ministère américain de la Santé
Les sénateurs américains doivent se prononcer jeudi sur la nomination de Robert Kennedy Jr à la tête du ministère de la Santé, une figure décriée par nombre de démocrates et de scientifiques pour ses positions antivaccins.
Après une audition tendue puis un vote d'étape à l'issue positive, l'avenir du neveu du président assassiné "JFK" doit être décidé par l'ensemble des membres du Sénat, comme le veut la Constitution américaine.
Une épreuve finale qui se présente bien pour cet ancien avocat en droit de l'environnement de 71 ans, qui malgré la forte opposition des élus démocrates devrait bénéficier du soutien de la majorité républicaine lors d'un vote prévu à partir de 10H30 locales (15H30 GMT).
Sa désignation par Donald Trump suscite la vive inquiétude de nombreux scientifiques et professionnels de santé qui ont appelé les élus à l'empêcher, au moment où la circulation du virus de la grippe aviaire aux Etats-Unis ravive les craintes d'une pandémie.
"C'est un homme terrifiant, dangereux, et je pense qu'il fera du mal", alerte auprès de l'AFP Paul Offit, directeur du Vaccine Education Center de l'hôpital pour enfants de Philadelphie.
Pour ce pédiatre, son ascension "entraînerait une perte de confiance dans les vaccins" qui se traduirait par une diminution des taux de vaccination infantile dans le pays, déjà en baisse depuis la pandémie de Covid-19, faisant craindre le retour de maladies infectieuses quasiment éradiquées comme la rougeole ou la coqueluche.
Face à ce risque, les élus "détournent le regard", a tonné mercredi la sénatrice démocrate Patty Murray, appelant ses "collègues à faire preuve d'un peu de courage" et "à voter non".
- Vaccins et complot -
Auditionné fin janvier par une commission de sénateurs, Robert Kennedy Jr avait été pressé de questions par des élus des deux bords sur ses multiples prises de position passées contre les vaccins et son soutien à des théories du complot.
Ces dernières années, il s'est fait le relais de nombreuses théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19 comme sur de prétendus liens entre vaccination et autisme, notamment par le biais de l'organisation Children's Health Defense qu'il a cofondée.
Il a également déclaré qu'aucun vaccin n'était "sûr et efficace" et suggéré que le sida pourrait être causé par autre chose que le virus du VIH.
Attaqué par les démocrates sur le sujet, RFK Jr avait fortement minimisé ses propos passés, assurant ne pas être "antivaccin" mais "pour la sécurité".
Des sénateurs démocrates lui ont également reproché son revirement sur la question de l'avortement. Alors qu'il défendait encore il y a peu l'idée que les femmes puissent avorter tout au long de leur grossesse, RFK Jr a promis de se ranger derrière l'avis de Donald Trump.
Bien que mis en difficulté, le septuagénaire avait obtenu la recommandation de cette mission, dont les 14 membres républicains ont voté pour, et les 13 démocrates contre.
- Malbouffe -
S'il était approuvé par le Sénat, RFK Jr prendrait la tête d'un ministère employant plus de 80.000 personnes avec comme programme de "rendre à l'Amérique sa santé", calque du slogan "Make America Great Again" de Donald Trump.
Pour ce faire, cet homme à la personnalité insaisissable, entend notamment s'attaquer au problème de la malbouffe, un combat qu'il mène de longue date et qui est salué par des personnalités des deux bords de l'échiquier politique.
Ex-démocrate et avocat respecté en droit de l'environnement, Robert Kennedy Jr s'était rallié à Donald Trump lors de la dernière campagne présidentielle après avoir été candidat indépendant.
Il s'est fait connaître pour sa lutte contre le climatoscepticisme et a notamment plaidé contre le groupe agrochimique Monsanto dans l'affaire du Roundup, un herbicide accusé d'être cancérogène.
Le Sénat a jusqu'ici validé chacune des nominations de Donald Trump, malgré les critiques visant certaines d'entre eux, comme Pete Hegseth, devenu ministre de la Défense et visé par des accusations d'agression sexuelle et de consommation excessive d'alcool.
Linda McMahon, l'ancienne patronne du catch américain choisie par le président américain pour prendre la tête du ministère de l'Education - qu'il souhaite par ailleurs démanteler - sera elle auditionnée jeudi matin en vue de sa confirmation.
M.Kohnen--JdB