Journal De Bruxelles - Iles Chagos: Maurice évoque un "nouvel accord" avec le Royaume-Uni, et dit attendre Trump

Euronext
AEX 0.35% 919.47
BEL20 0.08% 4277.18
PX1 0.66% 7906.4
ISEQ 1.14% 10158.25
OSEBX 0.75% 1510.13 kr
PSI20 0.78% 6516.9
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.44% 3144.32
N150 0.66% 3399.6
Iles Chagos: Maurice évoque un "nouvel accord" avec le Royaume-Uni, et dit attendre Trump
Iles Chagos: Maurice évoque un "nouvel accord" avec le Royaume-Uni, et dit attendre Trump / Photo: USAF - DOD/AFP/Archives

Iles Chagos: Maurice évoque un "nouvel accord" avec le Royaume-Uni, et dit attendre Trump

Le Premier ministre de l'île Maurice Navin Ramgoolam a dit mardi être parvenu à un nouvel accord "prêt à être signé" avec le Royaume-Uni sur le contrôle des îles Chagos, archipel stratégique de l'océan Indien, mais attendre l'avis de l'administration Trump sur ce texte remanié.

Taille du texte:

Londres, qui a gardé le contrôle des Chagos après l'indépendance de Maurice dans les années 1960, est resté plus prudent sur le sujet. "Une fois un accord trouvé", il sera soumis au vote du parlement britannique et Washington sera consulté, a-t-on indiqué à Downing Street.

En octobre dernier, la Grande-Bretagne avait conclu avec l'île Maurice un accord prévoyant de lui restituer les Chagos à condition qu'une base militaire américano-britannique y soit maintenue sur la plus grande île, Diego Garcia.

Arrivé au pouvoir en novembre, M. Ramgoolam a remis en cause l'accord, qui n'avait pas encore été ratifié, et rouvert les discussions pour obtenir de meilleures conditions.

Mi-janvier, en pleines négociations, le Royaume-Uni a fait savoir qu'il consulterait l'administration du président américain Donald Trump avant de finaliser l'accord, qualifié de "menace sérieuse" pour la sécurité des États-Unis par Marco Rubio avant sa prise de fonction comme secrétaire d'Etat.

"Nous sommes parvenus à un accord prêt à être signé avec la Grande-Bretagne concernant les Chagos", a déclaré M. Ramgoolam mardi devant le Parlement en réponse à une interpellation de l'opposition.

Il a affirmé avoir eu gain de cause sur la question de la souveraineté de Maurice sur tout l'archipel, y compris Diego Garcia, "le plus gros problème" dans les négociations, selon lui.

"Il fallait que ce soit sans ambiguïté, sans dilution, que nous ayons une pleine souveraineté (...) Ce n'était pas dans l'accord précédent, mais a été pris en compte dans le nouvel accord conclu avec la Grande-Bretagne", a-t-il dit, sans plus de précisions.

Londres n'a pas confirmé qu'un accord avait été conclu. "Une fois un accord trouvé, les détails du traité seront soumis à l'examen des deux chambres (du Parlement britannique) pour une ratification selon la procédure habituelle", a déclaré dans la journée à la presse un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer.

Il a répété que la Grande-Bretagne consulterait la nouvelle administration Trump pour lui donner la possibilité "d'examiner l'accord dans son intégralité". Il a aussi redit la détermination de Londres à obtenir des garanties d'une protection solide de la base américano-britannique contre les "influences malveillantes".

- "Quelques Tarzans et Vendredis" -

M. Ramgoolam a aussi réitéré son intention d'attendre l'avis de l'administration Trump. "Comme nous l'avons toujours dit et répété, à plusieurs reprises, le président Trump n'est pas un loup. Laissez-le voir si l'accord est bon ou mauvais", a-t-il dit.

"Le président vient de prendre ses fonctions (...) Il a ses propres priorités. Je ne suis pas en mesure de lui imposer un calendrier", a-t-il ajouté.

M. Ramgoolam a indiqué qu'une éventuelle extension du bail de 99 ans de la base militaire serait "discutée par les deux parties" et non unilatéralement par le Royaume-Uni.

Fin décembre, il avait également indiqué chercher une meilleure compensation financière que celle prévue dans l'accord d'octobre, où le Royaume-Uni conservait un bail de 99 ans sur Diego Garcia, moyennant le paiement de 90 millions de livres sterling par an (107 millions d'euros), selon les médias britanniques.

Selon le Premier ministre mauricien, cette compensation devrait "prendre en compte le taux d’inflation durant" les 99 ans du bail.

En 1965, Londres a acheté les Chagos pour trois millions de livres aux institutions semi-autonomes de Maurice. L'archipel restera sous contrôle britannique après l'indépendance de l'île Maurice trois ans plus tard.

En 1966, le Royaume-Uni signe un bail de 50 ans avec les Etats-Unis les autorisant à utiliser Diego Garcia à des fins militaires.

Entre 1968 et 1973, 2.000 Chagossiens, décrits dans un câble britannique de l'époque comme "quelques Tarzans et Vendredis", sont progressivement expulsés.

La base militaire a joué un rôle stratégique en tant que plaque tournante pour les bombardiers et les navires à longue portée, notamment utilisés pendant les guerres en Afghanistan et en Irak.

W.Lejeune--JdB