Robert Kennedy Jr passe un obstacle-clé à sa confirmation comme ministre de la Santé de Trump
Un de plus pour Donald Trump: le gouvernement du président américain continue de prendre forme après que Robert Kennedy Jr a passé mardi l'un des derniers obstacles à sa nomination comme ministre de la Santé, malgré l'opposition d'élus démocrates qui dénoncent notamment ses positions antivaccins.
Le neveu du président assassiné "JFK" a obtenu la recommandation d'une commission du Sénat, dont les 14 membres républicains ont voté pour, et les 13 démocrates contre.
Il doit désormais voir sa nomination confirmée par l'ensemble des sénateurs, comme le veut la Constitution. Une étape finale qui s'annonce bien moins périlleuse après cette recommandation et au vu de la majorité dont disposent les républicains à la chambre haute.
A 71 ans, "RFK Jr." doit prendre la tête d'un ministère employant plus de 80.000 personnes avec pour programme de "rendre à l'Amérique sa santé", calque du slogan "Make America Great Again" de Donald Trump.
L'annonce de sa nomination avait provoqué l'indignation de nombreux élus démocrates en raison notamment de son soutien à des théories conspirationnistes, comme celle faisant le lien entre vaccination et autisme chez les enfants. Il est toutefois salué par des personnalités des deux bords politiques pour son combat contre la malbouffe et la domination des groupes pharmaceutiques.
"M. Kennedy semble davantage obsédé à courir après des théories du complot qu'à chercher des solutions pour faire baisser les coûts de santé pour les familles qui travaillent", a lancé le sénateur démocrate Raphael Warnock avant le vote de la commission mardi.
- Soutien de Trump -
Ex-démocrate et avocat en droit de l'environnement, Robert Kennedy Jr s'était rallié à Donald Trump lors de la dernière campagne présidentielle après avoir été candidat indépendant.
Le président républicain lui a réitéré son soutien mardi.
"Il y a 20 ans, l'autisme chez les enfants était d'1 pour 10.000. MAINTENANT C'EST 1 POUR 34. WOW! Quelque chose ne va vraiment pas. On a besoin de Bobby!!!", a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, en utilisant le diminutif de Robert.
Auditionné la semaine dernière au Sénat par la commission des finances, Robert Kennedy Jr avait été mis en difficulté sur plusieurs sujets.
"Aujourd'hui vous niez sous serment être contre les vaccins, mais lors d'une interview à un podcast en juillet 2023, vous avez dit, je cite: +Aucun vaccin n'est sûr et efficace+", avait notamment déclaré le démocrate Ron Wyden, après que "RFK Jr." eut assuré quelques minutes auparavant ne pas être "antivaccin" mais "pour la sécurité".
Ces dernières années, Robert Kennedy Jr a aussi vanté les bénéfices supposés du lait non pasteurisé, une tendance de consommation aux Etats-Unis redoutée par les agences sanitaires, notamment depuis que de nombreux bovins ont été contaminés par la grippe aviaire dans le pays.
- Gabbard -
Outre le retrait de Matt Gaetz, choix initial de Donald Trump pour le ministère de la Justice, le Sénat a jusqu'ici validé chacune des nominations du président républicain. Et ce malgré les critiques visant certains choix, comme Pete Hegseth, devenu ministre de la Défense et visé par des accusations d'agression sexuelle et de consommation excessive d'alcool.
Un nouveau test a lieu mardi à 14H00 (19H00 GMT) avec un vote en commission sur la nomination de Tulsi Gabbard comme directrice nationale du renseignement.
Cette ex-élue démocrate de 43 ans fait face au scepticisme des élus de l'opposition, mais aussi de certains sénateurs républicains.
Il lui est notamment reproché d'avoir rencontré le dirigeant syrien Bachar al-Assad en 2017 ou de reprendre à son compte les arguments du Kremlin pour justifier la guerre en Ukraine, mais aussi son soutien passé au lanceur d'alerte Edward Snowden, à l'origine de révélations dommageables pour les services de renseignement américains.
Des services que cette ancienne lieutenante-colonelle serait donc chargée de diriger en occupant ce poste stratégique qui conseille le président américain sur des questions de sécurité nationale.
Son appartenance à un mouvement religieux basé à Hawaï, qualifié de secte par certains observateurs, suscite également de nombreuses questions.
K.Laurent--JdB