Venezuela: l'opposition estime "positif" le canal de communication entre Washington et Maduro
La cheffe de l'opposition Maria Corina Machado a estimé lundi, après la visite de l'envoyé spécial de Donald Trump à Caracas, "positif" qu'il existe un canal de communication entre Washington et le président vénézuélien, dont elle conteste la réélection.
"Ce ne me paraît pas mauvais qu'il y ait un canal (de communication), et que le gouvernement américain dise les choses clairement au régime, au contraire, je pense que c'est très positif", a affirmé Mme Machado lors d'une conférence de presse sur internet, à propos de la visite de vendredi.
"L'administration Trump a une façon très claire de dire ce qu'elle pense, je n'ai aucun doute que cela a été transmis (au gouvernement Maduro)" a-t-elle ajouté.
Elle a toutefois convenu que "l'image" de M. Maduro et de l'envoyé spécial Richard Grenell "a eu un impact terrible sur les Vénézuéliens".
Mme Machado a assuré qu'elle avait parlé avec M. Grenell avant son voyage et pendant qu'il était au Venezuela mais déclare que le "contenu" de leurs discussions était "confidentiel".
La cheffe de l'opposition a aussi promis que la "lutte continue" et allait "être gagnée". "Ce régime va tomber avec ou sans négociation (...) Nous allons les faire partir (...) Le Venezuela sera libre", a-t-elle lancé.
"Nous avons besoin de soutien international et nous allons l'avoir", a-telle aussi estimé.
Emissaire spécial de Donald Trump, Richard Grenell était chargé d'exiger que Caracas accepte le retour "inconditionnel" des Vénézuéliens expulsés des Etats-Unis et d'obtenir la libération des "otages" américains détenus au Venezuela.
Caracas a accepté le retour des Vénézuéliens et notamment des membres des gangs, alors que l'envoyé l'envoyé spécial est reparti avec six Américains détenus au Venezuela.
Le président Nicolas Maduro a appelé à un "nouveau départ" des relations entre Caracas et Washington après cette entrevue exceptionnelle.
Malgré cette rencontre, Washington, comme une grande partie de la communauté internationale, ne reconnaît pas la victoire de M. Maduro à la présidentielle de juillet.
Le président socialiste en a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral qui n'a cependant pas publié les procès-verbaux des bureaux de vote comme le prévoit la loi, se disant victime d'un piratage informatique. Une explication jugée peu crédible par de nombreux observateurs.
L'opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix lors du scrutin.
La répression des manifestations après l'annonce de la victoire de M. Maduro a fait 28 morts et environ 200 blessés, et plus de 2.400 personnes ont été arrêtées. Selon Caracas, près de 2.000 ont été libérées depuis.
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W.Wouters--JdB