Journal De Bruxelles - Est de la RDC: l'ONU appelle au retrait des forces rwandaises, lourde offensive près de Goma

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Est de la RDC: l'ONU appelle au retrait des forces rwandaises, lourde offensive près de Goma
Est de la RDC: l'ONU appelle au retrait des forces rwandaises, lourde offensive près de Goma / Photo: PHILÉMON BARBIER - AFP/Archives

Est de la RDC: l'ONU appelle au retrait des forces rwandaises, lourde offensive près de Goma

Le chef de l'ONU a appelé dimanche au retrait des forces rwandaises, qui combattent l'armée congolaise dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) avec le groupe armé du M23 et ont avancé avec lui jusqu'aux portes de la grande ville de Goma.

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Après l'échec d'une médiation RDC-Rwanda sous l'égide de l'Angola, le M23 et 3.000 à 4.000 soldats rwandais, selon l'ONU, ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines. Ils encerclent désormais la capitale de la province du Nord-Kivu, Goma, qui compte un million d'habitants et presque autant de déplacés.

Des combats se déroulent dimanche à une poignée de kilomètres de la ville, selon des sources sécuritaires concordantes.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, qui n'avait jusqu'à présent pas aussi clairement mis en cause Kigali, est "profondément préoccupé par l'escalade de la violence" et appelle "les Forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC", selon un communiqué diffusé dimanche par son porte-parole.

Un drone rwandais a ouvert le feu sur des positions congolaises dimanche à environ six kilomètres de Goma, ont indiqué à l'AFP des sources sécuritaires et onusiennes.

"Un drone TB2 de l'armée rwandaise a effectué une frappe sur une de nos positions", a précisé une source sécuritaire proche des FARDC. Selon plusieurs sources au sein la mission de l'ONU en RDC (Monusco), "au moins deux paramilitaires" ont été gravement blessés par ces tirs.

D'autres bombardements ont touché le camp de déplacés de Rusayo, dans la périphérie de Goma, selon plusieurs sources humanitaires qui n'ont pas encore donné de bilan.

Dans le centre ville de Goma, on entend de lourdes détonations résonner depuis l'aube, et on voit des hélicoptères de combat de l'armée congolaise tourner dans le ciel, selon des journalistes de l'AFP.

Voitures et motos circulent mais la plupart des commerces ont fermé. Des pillages par des miliciens pro-Kinshasa ont été signalés dans des quartiers périphériques, selon la société civile.

A mesure que les combats se rapprochent de nouvelles colonnes de déplacés affluent.

- "S'emparer de Goma" -

Samedi soir, le porte-parole de l'armée congolaise a accusé le Rwanda d'être "déterminé à s'emparer de la ville de Goma". La ville avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23 ("Mouvement du 23 mars"), né cette année-là et vaincu militairement l'année suivante.

Treize soldats sud-africains, malawites et uruguayen, déployés au sein de deux forces régionale (SAMIDRC) et onusienne (Monusco) d'appui à l'armée congolaise ont été tués dans des combats avec le M23 ces derniers jours, ont annoncé samedi les autorités des trois pays.

Le Rwanda a "évacué" vendredi son dernier diplomate à Kinshasa, a annoncé dimanche à l'AFP le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe. Kinshasa a annoncé samedi rappeler ses diplomates à Kigali "avec effet immédiat".

L'Union européenne a appelé le M23 à "arrêter son avancée" et le Rwanda à "se retirer immédiatement" dans une déclaration signée par les 27 pays membres.

L'Union africaine (UA) a réclamé "la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties".

Dans l'est de la RDC riche en ressources naturelles, les conflits s'enchaînent depuis plus de trente ans. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis rompus dans la région. Le dernier cessez-le-feu avait été signé fin juillet.

Le chef de la diplomatie britannique David Lammy s'est dit dimanche "profondément préoccupé" par les combats.

Le président français Emmanuel Macron a appelé samedi, lors d'entretiens téléphoniques avec les dirigeants congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, à la "fin immédiate de l'offensive du M23 et des forces rwandaises".

Le conflit, qui dure depuis plus de trois ans, aggrave encore une crise humanitaire chronique dans la région. Selon l'ONU, 400.000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier.

Les Nations unies ont commencé à évacuer certains de leurs personnels de Goma. Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont appelé leurs ressortissants à quitter la ville tant que l'aéroport et les frontières sont ouverts.

En décembre, une rencontre entre les présidents congolais et rwandais, dans le cadre du processus de paix chapeauté par l'Angola, avait été annulée faute d'entente sur les conditions d'un accord.

burx-cld/emd

B.A.Bauwens--JdB