Journal De Bruxelles - Venezuela: l'armée refuse de reconnaître l'opposant Gonzalez Urrutia comme président

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Venezuela: l'armée refuse de reconnaître l'opposant Gonzalez Urrutia comme président
Venezuela: l'armée refuse de reconnaître l'opposant Gonzalez Urrutia comme président / Photo: Juan BARRETO - AFP

Venezuela: l'armée refuse de reconnaître l'opposant Gonzalez Urrutia comme président

L'armée vénézuélienne a refusé "catégoriquement" lundi l'appel de l'opposant Edmundo Gonzalez Urrutia, qui cherche à relancer la contestation et s'est assuré du soutien de Washington, à le reconnaître comme président avant l'investiture de Nicolas Maduro, proclamé vainqueur du scrutin de juillet.

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La tension monte avant la cérémonie de prestation de serment, vendredi, du président socialiste au pouvoir depuis 2013 dans le pays sud-américain, secoué par des troubles post-électoraux qui ont fait 28 morts, 200 blessés et entrainé 2.400 arrestations depuis le scrutin du 28 juillet.

Les forces de sécurité sont déployées massivement dans les rues de Caracas et l'opposition appelle à manifester jeudi, à la veille de l'événement, pour lequel son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire, affirme vouloir revenir au Venezuela.

"S'il pose un pied au Venezuela, il sera arrêté et jugé", a prévenu lors d'une conférence de presse le ministre de l'Intérieur Diosdado Cabello, souvent considéré comme l'homme le plus puissant du pays après M. Maduro.

L'opposant en avait appelé dimanche à l'armée, pilier crucial du pouvoir, l'appelant à le reconnaître comme président.

Edmundo Gonzalez Urrutia "s'adresse sans vergogne et avec insolence aux forces armées nationales bolivariennes. Nous rejetons catégoriquement et avec une véhémence absolue cet acte clownesque et bouffon", a répliqué le général Vladimir Padrino, ministre de la Défense, jurant "fidélité, obéissance et subordination solennelles" au président Maduro.

Après plusieurs mois d'exil en Europe, l'opposant effectue une tournée internationale qui l'a emmené lundi à Washington, où il a rencontré Joe Biden et Mike Waltz, le futur conseiller sécurité de Donald Trump.

Il a assuré sur X avoir reçu l'assurance que l'engagement du président sortant envers "une transition pacifique au Venezuela reste intact".

"La campagne victorieuse de Gonzalez Urrutia doit être prise en compte par un transfert pacifique du pouvoir", a indiqué la Maison Blanche.

"Il est grotesque qu'un gouvernement sortant, tel que celui de Joe Biden, discrédité politiquement et marqué par un héritage d'échecs nationaux et internationaux, insiste pour soutenir un projet violent", a lancé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

La victoire de Nicolas Maduro a été validée par la Cour suprême après qu'il a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE).

Les procès-verbaux des bureaux de vote n'ont cependant pas été publiés, comme le prévoit la loi, en raison officiellement d'un piratage informatique, jugé peu crédible par de nombreux observateurs.

L'opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, un ancien ambassadeur de 75 ans, a obtenu plus de 67% des voix.

- "Acte clownesque" -

"Nous savons tous qui est le président élu", a souligné la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado dans un entretien à l'AFP. "Les Vénézuéliens le savent, les forces armées le savent, Maduro le sait, le monde entier le sait".

Promettant de sortir de la clandestinité pour les manifestations de jeudi, elle estime que "le régime n'a plus que la peur" pour se maintenir au pouvoir, appelant les militaires à "baisser les armes".

Successeur désigné d'Hugo Chavez en 2013, le président Nicolas Maduro, considéré comme un syndicaliste sans envergure par ses détracteurs, a su se maintenir au pouvoir en dirigeant le pays pétrolier d'une main de fer.

Ancien lieutenant-colonel, Chavez avait particulièrement choyé l'armée, lui confiant des postes clé dans l'administration et l'économie, et octroyant le droit de vote aux militaires en 1999.

Le président Maduro qui lui a succédé, a été plus loin en permettant à de nombreux officiers de s'enrichir, selon l'opposition et des experts.

Outre les armes, les forces armées contrôlent aujourd'hui les sociétés minières, pétrolières et de distribution alimentaire, ainsi que les douanes et 12 des 34 ministères, dont des portefeuilles importants tels que le Pétrole, la Défense, l'Intérieur ou le Commerce

"Le monde entier doit savoir que le 10 janvier, nous ratifierons l'engagement total envers la démocratie vénézuélienne et reconnaîtrons le citoyen Nicolas Maduro comme président constitutionnel (...) réélu pour la période de 2025 à 2031", a ajouté le général Padrino.

D.Mertens--JdB