Journal De Bruxelles - Rome convoque l'ambassadeur d'Iran après l'arrestation d'une journaliste italienne

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Rome convoque l'ambassadeur d'Iran après l'arrestation d'une journaliste italienne
Rome convoque l'ambassadeur d'Iran après l'arrestation d'une journaliste italienne / Photo: Andrea MEROLA - ANSA/AFP/Archives

Rome convoque l'ambassadeur d'Iran après l'arrestation d'une journaliste italienne

Le chef de la diplomatie italienne a convoqué jeudi l'ambassadeur d'Iran, auprès duquel Rome a exigé la "libération immédiate" de la journaliste Cecilia Sala, arrêtée le 19 décembre à Téhéran au cours d'un voyage professionnel.

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Le gouvernement "travaille sans relâche pour la ramener en Italie et nous exigeons que tous ses droits soient respectés. Jusqu'à sa libération, Cecilia et ses parents ne seront jamais laissés seuls", a promis le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani sur X.

Le Secrétaire général du ministère Riccardo Guariglia, qui a reçu l'ambassadeur Mohammad Reza Sabouri à la mi-journée, a "réitéré la demande" des autorités italiennes que la journaliste puisse bénéficier de "conditions de détention dignes, dans le respect des droits humains", a précisé dans un communiqué le ministère à l'issue de cette rencontre.

Il a également été demandé à l'ambassadeur "de lui garantir la pleine assistance consulaire, en permettant à l'ambassade d'Italie à Téhéran de lui rendre visite et de lui fournir des articles de confort qui lui ont été jusqu'ici refusés".

Ce rappel à l'ordre de Rome intervient alors que, selon la presse italienne, la journaliste est à l'isolement, contrainte de dormir par terre et qu'elle a été privée de ses lunettes.

L'Iran a confirmé lundi l'arrestation à Téhéran le 19 décembre de la journaliste, pour avoir "enfreint les lois" lors d'un séjour professionnel avec un visa journalistique.

Cecilia Sala, 29 ans, se trouve depuis dans une cellule de la prison d'Evine à Téhéran, selon son employeur Chora Media, un site publiant des podcasts. L'Italie avait déjà dénoncé vendredi une arrestation "inacceptable".

- Deux Iraniens arrêtés -

Cecilia Sala, qui travaille également pour le quotidien Il Foglio, a bénéficié d'un accès consulaire et a été en contact avec sa famille, selon les autorités iraniennes.

La jeune femme, qui aurait dû rentrer le 20 décembre en Italie, a été interpellée quelques jours après les arrestations aux Etats-Unis et en Italie de deux Iraniens soupçonnés par la justice américaine de transfert de technologies sensibles.

Mohammad Abedini, 38 ans, a été arrêté en décembre en Italie à la demande des autorités américaines. Mahdi Mohammad Sadeghi, 42 ans et qui détient la double nationalité, est quant à lui incarcéré aux Etats-Unis.

La justice américaine les a formellement accusés le 17 décembre "d'exporter vers l'Iran des composants électroniques sophistiqués", en violation de la réglementation aux Etats-Unis et des sanctions américaines contre l'Iran.

Selon le ministère américain de la Justice, ces composants ont servi lors d'une attaque de drone en Jordanie qui a coûté la vie en janvier 2024 à trois militaires américains. L'Iran a nié toute implication et fustigé des allégations "sans fondement".

Une position réaffirmée jeudi sur X par l'ambassade d'Iran en Italie, selon laquelle l'entretien qui s'est déroulé jeudi au ministère a été l'occasion "de discussions et d'un échange de vues sur le citoyen iranien Mohammad Abedini, détenu à la prison de Milan sous de fausses accusations, et Cecilia Sala, ressortissante italienne détenu en Iran pour violation des lois de la République islamique d'Iran".

L'ambassade fait aussi un parallèle entre les deux affaires en demandant que l'Italie "réciproquement, en plus d'accélérer la libération du ressortissant iranien détenu, lui fournisse l'assistance nécessaire".

Une réunion sur cette situation épineuse a également été convoquée jeudi après-midi au siège du gouvernement par la Première ministre Giorgia Meloni, en présence notamment de M. Tajani, de son homologue de la Justice Carlo Nordio, et des chefs des services de renseignement.

Plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux sont détenus en Iran, à l'image de Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple français emprisonné depuis 2022 lors d'un séjour touristique et accusé par les autorités d'"espionnage", ce que leurs proches "réfutent fermement".

K.Willems--JdB