UE: Kallas promet des "progrès réels" sur l'élargissement vers les Balkans
La nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a promis mercredi des "progrès réels" dans les cinq ans à venir sur l'élargissement de l'Union européenne vers les Balkans, un long processus relancé depuis l'invasion russe en Ukraine.
Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie: l'élargissement de l'UE à cette partie occidentale des Balkans, un ensemble d'un peu moins de 18 millions d'habitants, est un débat vieux de plus de 20 ans.
Pendant toutes ces années, les discussions ont fait "du surplace", selon un diplomate à Bruxelles. Mais le vent a tourné avec l'invasion russe de l'Ukraine qui a relancé le processus.
"Nous voulons voir des progrès réels dans le processus d'élargissement au cours de ce mandat de cinq ans que nous avons", a assuré Kaja Kallas au début d'un sommet réunissant les pays des Balkans et les responsables européens à Bruxelles.
Les Européens ont mis six milliards d'euros sur la table pour favoriser d'ici 2027 la croissance dans ces six pays.
À Bruxelles, le président du Monténégro, Jakov Milatović, a souligné que son pays était le plus avancé sur ce long chemin pour intégrer l'UE. L'entrée du Monténégro enverrait un "signal très clair et positif" pour prouver que la politique d'élargissement de l'Europe est "encore vivante", a-t-il plaidé devant la presse.
Bruxelles est plus embarrassé avec la Serbie, à qui l'UE reproche une trop grande proximité avec la Russie.
Belgrade n'a jamais appliqué de sanctions contre Moscou, et le président serbe Aleksandar Vucic est resté en bons termes avec son homologue russe Vladimir Poutine, qu'il a même remercié il y a quelques semaines pour avoir garanti à son pays des livraisons de gaz suffisantes cet hiver.
Malgré cela, la Commission met en avant les efforts menés par les autorités serbes pour intégrer l'Union. "Les négociations avec la Serbie avancent bien après trois années de stagnation, même si ça reste difficile", confirme un diplomate européen.
"Nous appartenons à la même famille européenne. Pour nous tous, l'élargissement est une priorité", a affirmé le président du Conseil européen Antonio Costa.
Mais le processus d'élargissement divise les 27, certains États plaidant plutôt pour un renforcement de l'Union européenne sous sa forme actuelle.
Outre les Balkans, l'Ukraine et la Moldavie sont également candidates à une entrée dans l'UE dans le contexte de l'invasion russe.
En Géorgie, officiellement candidate, des manifestants pro-UE se réunissent tous les soirs depuis fin novembre pour protester contre le parti au pouvoir le Rêve géorgien, accusé d'avoir truqué les législatives et d'abandonner les ambitions européennes de ce pays du Caucase.
La Turquie est toujours officiellement candidate à l'UE mais les négociations d'adhésion entamées en 2005 sont à l'arrêt depuis plusieurs années.
E.Goossens--JdB