Journal De Bruxelles - Nouvelles frappes israéliennes au Liban, pressions internationales pour une trêve

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Nouvelles frappes israéliennes au Liban, pressions internationales pour une trêve
Nouvelles frappes israéliennes au Liban, pressions internationales pour une trêve / Photo: IBRAHIM AMRO - AFP

Nouvelles frappes israéliennes au Liban, pressions internationales pour une trêve

L'armée israélienne a mené lundi de nouvelles frappes contre le Hezbollah au Liban, où ses troupes sont engagées dans d'intenses combats avec le mouvement pro-iranien dans le sud, au moment où la communauté internationale intensifie sa pression sur les belligérants pour un cessez-le-feu.

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Intensément pilonnée dimanche par l'aviation israélienne, la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, a été visée par trois nouvelles frappes lundi matin, après un ordre d'évacuation israélien, selon l'agence officielle libanaise Ani.

L'armée israélienne a affirmé y avoir frappé "plusieurs centres de commandement du Hezbollah".

Ces raids interviennent à la suite d'un weekend marqué par une intensification des violences entre Israël et le Hezbollah, en guerre ouverte depuis fin septembre après un an d'échanges de tirs transfrontaliers qui ont déplacé des dizaines de milliers de personnes des deux côtés de la frontière.

Dimanche, au lendemain d'une frappe israélienne ayant fait au moins 29 morts dans le centre de Beyrouth, le Hezbollah a revendiqué 50 attaques contre Israël, visant notamment la région de Tel-Aviv (centre), un record depuis qu'il a ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, en soutien à son allié palestinien du Hamas.

L'armée israélienne a affirmé que sa meurtrière frappe de samedi visait un centre de commandement du Hezbollah et a fait état d'environ 250 projectiles tirés du Liban dimanche.

Cette série d'attaques du Hezbollah, l'une des plus violentes contre le pays depuis fin septembre, a fait 24 blessés dont 13 Palestiniens en Cisjordanie occupée.

- "Fenêtre d'opportunité" -

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a lui fait état d'une "fenêtre d'opportunité" pour une trêve, appelant Israël et les Libanais à s'en saisir.

Selon le site d'information américain Axios, les deux parties avancent vers un accord sur la base d'un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban, pour y laisser l'armée libanaise s'y déployer.

Le plan, porté la semaine dernière auprès des deux parties par l'émissaire américain Amos Hochstein, inclut la mise en place d'un comité international pour en surveiller l'application, selon Axios.

Le site fait état d'assurances américaines de soutenir une action militaire israélienne en cas d'actions hostiles du Hezbollah.

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale et allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis en garde lundi contre un cessez-le-feu, y voyant "une grosse erreur".

Originaire du nord d'Israël, Dorit Sison, 51 ans, redoute aussi qu'un règlement se fasse en faveur du Hezbollah., comme dit-elle en 2006, à l'issue de la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah. Le mouvement a alors pu "se réarmer" et maintenant "ils ont des tunnels, des roquettes, toutes les munitions possibles, ils ont tout", dit-elle.

Les médiateurs s'appuient sur la résolution 1701 du conseil de sécurité de l'ONU de 2006 qui stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU soient déployés à la frontière sud du Liban.

Israël dit vouloir mettre hors d'état de nuire le Hezbollah et le Hamas palestinien, des alliés de l'Iran, son ennemi. Il a juré de détruire le Hamas après l'attaque sans précédent de ce mouvement islamiste sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah sur son territoire, qui ont déplacé quelque 60.000 habitants du nord.

- "Féroces" combats dans le sud -

Selon l'Ani, l'armée israélienne a aussi mené d'autres raids aériens lundi dans divers secteurs du sud du Liban, où de "féroces" combats l'opposent au Hezbollah.

Les troupes israéliennes ont dynamité des maisons dans la localité de Khiam, proche de la frontière entre les deux pays, où elles ont avancé "sous le couvert de raids, de tirs d’artillerie et de tirs au phosphore", a indiqué l’Ani.

Elle a rapporté des bombardements israéliens sur le château de Beaufort, une forteresse croisée en ruines utilisée comme base par l'armée israélienne pendant son occupation du sud du Liban de 22 ans, achevée en 2000.

Le ministère libanais de l'Education a annoncé la suspension des cours en présentiel dans Beyrouth et ses environs lundi.

Selon le ministère libanais de la Santé, au moins 3.754 personnes ont été tuées dans le pays depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier, dont 84 samedi.

Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.

Dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, onze Palestiniens ont péri dimanche dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile locale.

La guerre à Gaza a fait au moins 44.235, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées, dont 97 restent otages à Gaza, parmi lesquelles 34 déclarées mortes par l'armée.

T.Peeters--JdB