Washington promet une réponse "ferme" à l'engagement nord-coréen dans la guerre en Ukraine
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a promis mercredi à Bruxelles une réponse "ferme" à l'engagement nord-coréen aux côtés de la Russie dans la guerre en Ukraine.
"Les forces nord-coréennes engagées dans la bataille et, maintenant, littéralement dans les combats: ce nouvel élément exige une réponse ferme et elle le sera", a déclaré M. Blinken devant la presse, aux côtés du secrétaire général de l'Otan Mark Rutte.
Les Etats-Unis ont confirmé que des troupes nord-coréennes étaient engagées dans des opérations de combat dans la région russe de Koursk, dont une petite partie est occupée par les forces ukrainiennes.
Et ce n'est pas seulement la Corée du Nord, a indiqué de son côté M. Rutte. La Chine aide la Russie dans son "effort de guerre" contre l'Ukraine et l'Iran lui livre des armes, payées par Moscou, "ce qui aide l'Iran à continuer ses efforts pour déstabiliser le Moyen-Orient et même au-delà", a-t-il souligné en appelant à augmenter les dépenses de défense des Européens.
Antony Blinken, dont les jours sont comptés à la tête de la diplomatie américaine, effectue une visite éclair à Bruxelles. Son déplacement revêt un caractère d'urgence, sur fond d'inquiétudes de l'Ukraine et de nombre de capitales sur le Vieux continent quant à la pérennité du soutien à Kiev après la réélection de Donald Trump, à laquelle s'ajoute une crise politique en Allemagne.
Après son passage au siège de l'Otan, il doit voir son homologue ukrainien Andriï Sybiga. Il s'entretiendra aussi avec Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, et Kaja Kallas, qui doit lui succéder dans quelques semaines.
L'UE doit soutenir l'Ukraine "aussi longtemps que nécessaire, avec autant d'aide militaire, financière et humanitaire que nécessaire", a lancé mardi cette dernière au cours de son audition devant les parlementaires européens.
- "Expédier tout ce qui est disponible" -
Donald Trump, qui fera son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, entretient le doute sur ce qu'il fera concernant l'Ukraine. Mais il a remis en cause les dizaines de milliards de dollars dépensés par Washington en faveur de l'Ukraine - plus de 60 milliards de dollars en aide militaire depuis l'invasion russe en février 2022.
D'après la presse américaine, il a jeté son dévolu sur le sénateur républicain Marco Rubio pour être le prochain secrétaire d'Etat. Ce dernier a dénoncé le financement d'une "impasse" en Ukraine et appelé à mettre fin à la guerre.
En attendant, le président sortant Joe Biden cherche à accélérer la livraison d'aide militaire à l'Ukraine et continuer à mettre en place des mécanismes afin que les Européens assurent le relais.
De l'enveloppe votée au printemps, il reste environ 9,2 milliards de dollars à attribuer, à savoir 7,1 milliards à puiser dans les stocks d'armements américains et 2,1 milliards pour financer des contrats d'achat d'armes, selon le Pentagone.
Washington compte dépenser cet argent jusqu'au dernier centime.
"D'ici à la fin de l'administration (sortante), ils vont essayer d'expédier tout ce qui est disponible", comme des véhicules blindés et des munitions pour armes légères, "dont l'Ukraine a besoin et que les Etats-Unis possèdent en grandes quantités", a dit à l'AFP Mark Cancian, du Centre pour les études internationales et stratégiques (CSIS) dans la capitale américaine.
Il semble peu probable, en revanche, que les Américains lèvent leur veto à l'utilisation de missiles de longue portée en profondeur dans le territoire russe, malgré les supplications de Kiev.
La visite de M. Blinken intervient après que des attaques de drones d'une ampleur inédite ont visé le week-end dernier l'Ukraine et la région de Moscou.
S.Vandenberghe--JdB