Journal De Bruxelles - L'Allemagne en route vers des élections en février et une probable alternance

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L'Allemagne en route vers des élections en février et une probable alternance

L'Allemagne en route vers des élections en février et une probable alternance

L'Allemagne se dirige vers des élections législatives anticipées le 23 février prochain et une très probable alternance à la tête du pays, après l'éclatement de la coalition d'Olaf Scholz minée par les désaccords.

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La date du scrutin, qui a fait l'objet de plusieurs jours de bras de fer, a été approuvée par le principal parti d'opposition, les conservateurs de la CDU/CSU et le parti social-démocrate du chancelier Scholz.

Ce sera "le 23 février, heureusement, les choses sont claires sur ce point", a déclaré le chef des libéraux Christian Lindner, dont le limogeage il y a une semaine a conduit à l'éclatement de la coalition du social-démocrate Olaf Scholz avec les Verts et le FDP (libéraux).

Auparavant, le 16 décembre, le chancelier se soumettra au vote de confiance des députés du Bundestag, la chambre basse du parlement où il n'a plus de majorité, a annoncé le chef du groupe SPD au parlement Rolf Mützenich

Ce calendrier offre un peu de visibilité au pays qui se débat dans une grave crise industrielle et s'inquiète des répercussions pour son commerce et sa sécurité de l'élection du républicain Donald Trump à la tête des États-Unis.

La rupture brutale de la coalition tripartite au pouvoir depuis trois ans, liée à des désaccords sur la politique économique devenus insurmontables, a plongé la première économie européenne dans une situation inédite.

Avec cette crise, le chef des conservateurs Friedrich Merz, ancien grand rival d'Angela Merkel, voit son rêve d'accéder à la chancellerie, se rapprocher. Son parti est donné largement gagnant du scrutin.

- Campagne hivernale

Olaf Scholz, désormais à la tête d'un gouvernement minoritaire avec les écologistes, avait d'abord fixé le vote de confiance le 15 janvier en vue d'un scrutin en mars.

Mais il a été pressé de toutes parts d'accélérer la cadence et l'impopulaire dirigeant a fait marche arrière, confiant le soin de fixer la date aux deux principales formations politiques, son parti social-démocrate (SPD) et le camp adverse CDU/CSU.

Une fois qu'Olaf Scholz aura perdu le vote de confiance du Bundestag, le président allemand aura trois semaines pour dissoudre la chambre.

L'Allemagne s'apprête ainsi à vivre ainsi une campagne électorale en plein hiver qui ne facilitera pas la tâche des candidats et motiver les électeurs à participer à leurs meetings.

Mais les sondages semblaient indiquer que la grande majorité des Allemands souhaitaient que ces élections aient lieu le plus vite possible, estimant que le pays ne peut pas se permettre d'attendre encore après des mois de querelles politiques qui ont paralysé l'action gouvernementale.

La directrice fédérale des élections, Ruth Brand, a de son côté donné son feu à une élection avant mars, la jugeant réalisable "en toute sécurité juridique", lors d'une audition mardi devant la commission de contrôle des élections du Bundestag.

- "Probabilité proche de la certitude" -

Les partis se sont déjà tous lancés dans la bataille. En première ligne, les conservateurs et leur chef de file Friedrich Merz, affiche aujourd'hui quelque 32% d'intentions de vote.

Friedrich Merz sera "le prochain chancelier, avec une probabilité proche de la certitude", a estimé Christian Lindner lors d'une conférence à Berlin, la seule question étant de savoir avec qui il gouvernera.

Au regard des sondages, la formation d'une coalition ne s'annonce pas aisée.

Les conservateurs excluent toute alliance avec l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) le parti d'extrême-droite, crédité de 19,5% dans le dernier sondage de l'institut Insa.

Et Friedrich Merz voudrait éviter une coalition à trois, mais il risque de lui manquer un partenaire suffisamment solide, avec un SPD à 15,5% des intentions de vote, des Verts à 11,5%, et un FDP, tout juste à 5%.

Olaf Scholz, en dépit de la dégringolade de sa cote de popularité, entend de son côté mener la campagne du SPD, alors que son ministre de la Défense Boris Pistorius, également social-démocrate, est de loin l'homme politique le plus populaire en Allemagne toutes couleurs confondues.

T.Moens--JdB