Journal De Bruxelles - Trump au Madison Square Garden, Harris ratisse Philadelphie

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Trump au Madison Square Garden, Harris ratisse Philadelphie

Trump au Madison Square Garden, Harris ratisse Philadelphie

A moins de dix jours d'une élection présidentielle américaine toujours aussi incertaine, Donald Trump compte dimanche remplir le légendaire Madison Square Garden de New York de casquettes rouges, pendant que Kamala Harris ratisse le terrain à Philadelphie, dans l'Etat crucial de Pennsylvanie.

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Alors que la candidate démocrate a affiché ces derniers jours le soutien de plusieurs icônes de la culture populaire, comme Bruce Springsteen ou Beyoncé, Donald Trump espère une démonstration de force avec ses partisans dans "l'arène la plus célèbre du monde", où se sont produits les Rolling Stones, Madonna, U2 et où jouent les populaires équipes de NBA et de hockey sur glace des Knicks et des Rangers.

De son côté, Kamala Harris avait opté pour des petits événements, quasiment du porte-à-porte, à Philadelphie en mettant l'accent sur les communautés noires et latinos pour faire le plein de voix dans l'un des sept Etats disputés qui seront déterminants dans l'élection le 5 novembre, l'une des plus serrées de l'histoire des Etats-Unis d'après les sondages.

Mais Myrda Scott, habitante afro-américaine de cette grande ville du nord-est est confiante. "C'est une nouvelle étape dans l'histoire", glisse-t-elle parlant de l'excitation de voir "une femme noire à la tête de l'État". "Ses efforts vont payer et elle obtiendra les votes qu'elle recherche", ajoute-t-elle.

A New York, bastion démocrate où il est né et a fait fortune dans l'immobilier -- plusieurs gratte-ciel y portent son nom --, avant d'être condamné plusieurs fois par des tribunaux civils et pénal, Donald Trump entend lui se présenter comme le "meilleur choix pour réparer tout ce que Kamala Harris a cassé", selon son équipe de campagne.

Une manière de renvoyer encore une fois au bilan de l'administration Biden la vice-présidente, qu'il n'a cessé, au milieu d'insultes personnelles ("droguée", "idiote") d'attaquer sur l'inflation, l'immigration et l'insécurité.

- "Espoir" -

Dimanche à 21H GMT, Donald Trump montera sur scène, avec son allié de campagne omniprésent, le propriétaire multimilliardaire de Tesla et X Elon Musk, ou encore le grand manitou des arts martiaux mixtes (MMA) Dana White.

Il répondra peut-être aussi à ceux qui dressent un parallèle entre ses discours aux penchants de plus en plus autoritaires, populistes et nationalistes, et le choix du Madison Square Garden, théâtre d'un impressionnant rassemblement nazi en 1939.

Plusieurs heures avant, la foule se presse déjà devant l'enceinte.

"Il a fait beaucoup pour nous, les gens ont de l'espoir", estime Gail Lopez, 55 ans. Et d'ajouter: "je pense qu'il mettra fin aux guerres en Ukraine et au Moyen-Orient", comme l'a promis le milliardaire.

Le républicain de 78 ans, qui serait le président le plus âgé de l'histoire des Etats-Unis à entrer en fonction s'il était élu, a juré de ne pas être un dictateur "sauf le premier jour", pour fermer les frontières américaines. Il promet aussi d'expulser des millions de migrants qu'il accuse "d'empoisonner le sang du pays".

- "Prendre nos vies au sérieux" -

La vice-présidente lui répondra mardi. Elle fera son propre réquisitoire contre Trump à quelques encablures de la Maison Blanche, l'endroit où ce dernier avait harangué ses partisans le 6 janvier 2021 juste avant qu'ils n'attaquent le Capitole.

"Je le fais là, parce que je pense qu'il est très important pour le peuple américain de penser à la personne qui occupera le Bureau ovale le 20 janvier", a-t-elle expliqué dans une interview sur CBS dimanche, évoquant le "danger" que représentent Donald Trump et ses politiques.

"Sa première priorité ce sera les gens comme lui" et non "les gens qui travaillent dur, les personnes âgées".

Kamala Harris est montée sur scène samedi avec Michelle Obama, l'une des personnalités préférées des Américains. L'ancienne première dame des Etats-Unis a exprimé sa "peur réelle" de voir retourner à la Maison Blanche Donald Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite en 2020 et a été inculpé par la justice fédérale pour tentatives d'inverser illégalement les résultats du scrutin.

"Comment cette course peut-elle être si serrée?", a-t-elle martelé sous-entendant que la misogynie est une partie de la réponse. Puis s'adressant aux hommes: "Du plus profond de mon être, je vous demande de prendre nos vies au sérieux".

I.Servais--JdB