Journal De Bruxelles - Meurtres, pillages et enlèvements: des réfugiés soudanais "en grand danger" en Ethiopie, alerte HRW

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Meurtres, pillages et enlèvements: des réfugiés soudanais "en grand danger" en Ethiopie, alerte HRW
Meurtres, pillages et enlèvements: des réfugiés soudanais "en grand danger" en Ethiopie, alerte HRW / Photo: Michele Spatari - AFP/Archives

Meurtres, pillages et enlèvements: des réfugiés soudanais "en grand danger" en Ethiopie, alerte HRW

Les combats dans le nord-ouest de l'Ethiopie mettent "en grand danger" des dizaines de milliers de Soudanais qui y ont fui leur pays en guerre, a alerté jeudi Human Rights Watch (HRW), qui a recensé des "meurtres", "enlèvements" et autres "travaux forcés".

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Depuis avril 2023, l'armée fédérale éthiopienne affronte les Fano, milices populaires traditionnelles "d'autodéfense" de l'ethnie Amhara. L'état d'urgence a été déclaré par le gouvernement en avril 2023 dans la région Amhara, deuxième plus peuplée du pays avec environ 23 millions d'habitants.

L'état d'urgence a expiré en juin, mais les combats se poursuivent, et de nombreuses forces fédérales éthiopiennes y ont été déployées en septembre.

La région est frontalière du Soudan, théâtre depuis avril 2023 d'une guerre entre les Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo et l'armée menée par le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays.

Plusieurs dizaines de milliers de Soudanais ont fui dans deux camps de réfugiés de la région amhara "où des hommes armés et des milices locales ont commis des meurtres, des passages à tabac, des pillages, des enlèvements contre rançon et des travaux forcés", affirme l'ONG dans un rapport dans un rapport HRW.

"Depuis juin 2023, des hommes armés non identifiés et des milices locales ont pris pour cible à plusieurs reprises les réfugiés dans les camps d’Awlala et de Kumer (...) commettant de graves abus, dont au moins trois meurtres", a accusé l'ONG de défense des droits humains.

HRW a également accusé le gouvernement d'avoir établi les camps dans des zones où la "criminalité et les escarmouches entre communautés locales étaient monnaie courante" et n'y avoir assuré qu'une "sécurité limitée".

Un réfugié soudanais de 45 ans, interrogé par HRW, affirme avoir été "frappé au niveau des côtes cinq fois" par des forces de sécurité éthiopiennes, poursuivant: "Mes enfants pleuraient. Quelqu’un a demandé à l’armée et à la police d’arrêter de me frapper devant mes enfants. Ils ont commencé à nous insulter, en disant que si nous ne voulions pas rester en Éthiopie, nous devrions retourner dans notre pays, au Soudan".

La directrice adjointe pour l'Afrique à HRW, Laetitia Bader, a déploré que les réfugiés soudanais "soient la cible d'abus depuis plus d'un an de la part de divers acteurs armés", affirmant qu'ils ont "besoin de toute urgence d'une protection".

T.Peeters--JdB