Journal De Bruxelles - Le Kremlin célèbre les deux ans de l'annexion revendiquée de 4 régions ukrainiennes

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Le Kremlin célèbre les deux ans de l'annexion revendiquée de 4 régions ukrainiennes
Le Kremlin célèbre les deux ans de l'annexion revendiquée de 4 régions ukrainiennes / Photo: Maxim Shemetov - POOL/AFP

Le Kremlin célèbre les deux ans de l'annexion revendiquée de 4 régions ukrainiennes

Le Kremlin célèbre lundi le deuxième anniversaire de l'annexion revendiquée par la Russie de quatre régions du sud et de l'est de l'Ukraine, où ses troupes poursuivent leur avancée et ont affirmé avoir conquis un nouveau petit village.

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Le 30 septembre 2022, le président russe Vladimir Poutine avait signé des décrets sur l'annexion des régions ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk (est), ainsi que de celles de Zaporijjia et de Kherson (sud).

Moscou n'occupe que partiellement ces quatre territoires. Dans les zones sous son contrôle, les autorités russes avaient affirmé avoir organisé à l'époque des référendums sur leur rattachement à la Russie, des scrutins jugés factices et non reconnus par Kiev et la communauté internationale.

La péninsule ukrainienne de Crimée avait pour sa part été annexée par Moscou en 2014 dans les mêmes conditions.

Dans une vidéo diffusée lundi, Vladimir Poutine a répété que "tous les objectifs fixés seront atteints" en Ukraine. "La vérité est de notre côté", a-t-il assuré, félicitant ses concitoyens pour "la Journée de la réunification".

Il a salué un "événement fatidique" qui s'est imposé selon lui pour protéger les habitants russophones de la "Nouvelle-Russie" (projet d'intégration par Moscou du sud et l'est de l'Ukraine, NDLR) contre la "dictature néonazie" selon lui au pouvoir à Kiev.

L'Ukraine dément toute politique d'oppression des personnes ethniquement russes ou parlant le russe, qui reste la langue maternelle de nombreux Ukrainiens.

Son président Volodymyr Zelensky, lui-même d'origine juive, n'a cessé de dénoncer le discours de Moscou sur un pouvoir néonazi.

Selon Kiev, le Kremlin instrumentalise la mémoire de la victoire soviétique contre l'Allemagne nazie, objet d'un culte entretenu par le pouvoir en Russie, pour mobiliser la population derrière le pouvoir.

- Progression russe constante dans l'Est -

Depuis l'attaque russe à grande échelle contre l'Ukraine, en février 2022, de nombreuses villes ukrainiennes ont été visées par des bombardements meurtriers. Plusieurs cités du pays, surtout dans l'est, ont été rasées par les bombardements russes lors de leur conquête par Moscou.

Dans la nuit de dimanche à lundi, la capitale ukrainienne a été visée par une énième attaque de drones qui, selon les autorités, n'a cette fois pas fait de victimes. En riposte, l'Ukraine mène de fréquentes frappes de drones en Russie.

Kiev, soutenu par l'Occident, a repris une partie des territoires perdus lors d'une contre-offensive à l'automne 2022, mais son offensive suivante à l'été 2023, a échoué sur les défenses russes dans le sud et l'est du pays.

L'armée ukrainienne est depuis sur la défensive face à un ennemi plus nombreux et mieux armé, qui progresse depuis des mois dans la région de Donetsk.

Dans cette région, le ministère russe de la Défense a revendiqué lundi la conquête de Nelipivka, une petite localité située au nord de la ville disputée de New York, et à moins de cinq kilomètres au sud de Toretsk, cité sous contrôle ukrainien mais subissant une pression russe croissante depuis des semaines.

Les troupes de Moscou se rapprochent par ailleurs dangereusement de Pokrovsk, ville minière située sur un axe stratégique pour la logistique de l'armée ukrainienne.

Pour tenter d'inverser la tendance, l'Ukraine a lancé le 6 août une attaque dans la région russe de Koursk, plus au nord, s'emparant de plusieurs centaines de kilomètres carrés.

Elle espérait contraindre Moscou à redéployer ses troupes du front de la région de Donetsk, mais les soldats russes continuent pour l'heure d'avancer.

Vladimir Poutine a déclaré début septembre que la conquête du Donbass, bassin industriel qui comprend la région de Donetsk, était sa "priorité numéro un".

Pour atteindre cet objectif, alors que le conflit se révèle très couteux en vies et en matériel, le Kremlin a reconverti des pans entiers de son économie pour faire tourner à plein régime ses usines d'armements.

Lundi, le gouvernement russe a envoyé son projet de loi budgétaire pour 2025 à la chambre basse du Parlement, sans toutefois évoquer publiquement les dépenses militaires qui ont explosé depuis deux ans.

Au total, les dépenses fédérales totales vont augmenter de près de 12% sur un an, à 41.500 milliards de roubles en 2025 (environ 400 milliards d'euros).

D.Verstraete--JdB