Journal De Bruxelles - Matignon: consultations à l'Elysée, journée de dupes entre Macron et le NFP ?

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Matignon: consultations à l'Elysée, journée de dupes entre Macron et le NFP ?
Matignon: consultations à l'Elysée, journée de dupes entre Macron et le NFP ? / Photo: Dimitar DILKOFF - AFP

Matignon: consultations à l'Elysée, journée de dupes entre Macron et le NFP ?

Un "message d'alternance" mais pas de "désaveu complet". Emmanuel Macron semble toujours décidé à ne pas céder au Nouveau Front populaire, venu revendiquer Matignon vendredi à l'Elysée en ouverture des consultations voulues par le chef de l'Etat et censées déboucher sur la nomination d'un Premier ministre.

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Après les représentants de la coalition de gauche dans la matinée, les représentants du camp présidentiel ont déjeuné avec le président à l'Elysée. D'Edouard Philippe à François Bayrou en passant par Gabriel Attal, aucun n'a fait de déclaration publique à la sortie.

A la recherche d'une "solution institutionnellement stable", le président s'est notamment enquis des intentions de ses invités en cas de gouvernement comprenant des ministres de La France insoumise. Or tous ont fait valoir qu'ils censureraient un tel gouvernement.

"Après (ces consultations) on fera le constat que la solution proposée (par la gauche) ne répond pas à l’idée d’un gouvernement stable et sûr", explique une source du camp présidentiel, qui relève que le RN est dans le même état d'esprit et table sur une position similaire des LR.

Les députés LR voteraient "immédiatement une motion de censure" contre un gouvernement comprenant des ministres LFI, a d'ailleurs assuré Laurent Wauquiez au sortir d'un entretien avec Emmanuel Macron. Il était arrivé à l'Elysée avec Bruno Retailleau et Annie Genevard vers 15h30.

M. Macron s'entretiendra ensuite avec les centristes de Liot et les Radicaux de gauche, avant le RN et Éric Ciotti lundi, ainsi que les présidents du Sénat Gérard Larcher et de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Le NFP et sa candidate Lucie Castets avaient été reçus les premiers vendredi matin, pendant environ une heure et demie.

- La "tentation" de Macron -

S'exprimant devant la presse dans les jardins de l’Élysée après son entretien, Mme Castets s'est dite "prête" à "aller construire (des) coalitions" si elle est nommée à Matignon.

Emmanuel Macron a évoqué la nomination "rapide" du Premier ministre, a indiqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure. La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a exhorté à obtenir "une réponse mardi".

Selon Olivier Faure, le chef de l’État "a lui-même reconnu que l'ensemble des forces représentées, qui avaient toutes participé au front républicain, contrairement au parti qui s'appelle justement Les Républicains, étaient parfaitement légitimes à la fois à gouverner et à incarner ce changement".

Une manière pour la gauche d'enfoncer un coin dans la stratégie du camp présidentiel qui cherche, via une entente avec la droite, à devancer le NFP en nombre de sièges à l'Assemblée nationale, toujours loin, toutefois, de la majorité absolue.

Désavoué aux législatives provoquées par sa décision de dissolution, Emmanuel Macron a d'abord invoqué une "trêve politique" pendant les Jeux olympiques et renvoyé la nomination du Premier ministre à l'issue de discussions entre les partis et les groupes parlementaires, chargés de trouver la "majorité la plus large et la plus stable".

- Affaires courantes, record -

Le camp présidentiel cherche une entente avec la droite pour supplanter le NFP en nombre de sièges, loin, toutefois, de la majorité absolue.

La stratégie élyséenne a déjà permis de conserver la présidence de l'Assemblée nationale pour Yaël Braun-Pivet, au moyen d'un accord avec les LR de Laurent Wauquiez.

Pour gouverner, les macronistes souhaitent à présent prolonger cette entente avec la droite, à laquelle ils veulent arrimer une partie du centre-gauche. Circulent notamment pour Matignon les noms des LR Xavier Bertrand et Michel Barnier, au centre-droit de Jean-Louis Borloo, au centre-gauche de Bernard Cazeneuve.

Une partie de la droite y est également favorable. Mais si LR a esquissé une main tendue en présentant un pacte législatif aux convergences évidentes avec le pacte d'action de Gabriel Attal, ses dirigeants ont exclu toute coalition.

Avec ce casse-tête né de la dissolution annoncée le soir des européennes, Emmanuel Macron n'a toujours pas nommé de successeur à Gabriel Attal, qui expédie les affaires courantes à Matignon depuis 38 jours, un record IVe et Ve Républiques confondues, et a même avancé sur l'ébauche d'un budget pour 2025.

R.Michel--JdB