Journal De Bruxelles - Macron: à l'Elysée, le NFP poursuit son offensive pour Matignon

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Macron: à l'Elysée, le NFP poursuit son offensive pour Matignon
Macron: à l'Elysée, le NFP poursuit son offensive pour Matignon / Photo: Dimitar DILKOFF - AFP

Macron: à l'Elysée, le NFP poursuit son offensive pour Matignon

"Assez perdu de temps". Lucie Castets et le Nouveau Front populaire sont sortis "prêts" à "construire des coalitions" de leur rendez-vous à l’Élysée avec Emmanuel Macron, "lucide" mais toujours animé selon la gauche par la "tentation" de former son propre gouvernement, dans la foulée de ces consultations qui ont débuté vendredi.

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Les représentants de la coalition de gauche et leur candidate pour Matignon Lucie Castets sont sortis à 12H00 de leur entretien avec le chef de l’État, qui a duré environ une heure et demie.

M. Macron reçoit ensuite à déjeuner les représentants de son camp puis, dans l'après-midi, la droite, les centristes de Liot et les Radicaux de gauche, avant le RN et Éric Ciotti lundi, ainsi que les présidents du Sénat Gérard Larchet et de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Le président est "lucide" sur le "souhait d'un changement d'orientation politique" après les élections législatives, a-t-elle salué. "Néanmoins, la tentation semble encore présente pour le président de composer son gouvernement."

Emmanuel Macron a évoqué la nomination "rapide" du Premier ministre, a indiqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure. La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a exhorté à obtenir "une réponse mardi".

Selon Olivier Faure, le chef de l’État "a lui-même reconnu que l'ensemble des forces représentées, qui avaient toutes participé au front républicain, contrairement au parti qui s'appelle justement Les Républicains, étaient parfaitement légitimes à la fois à gouverner et à incarner ce changement".

Une formulation qui semble valider une participation de La France insoumise à l'exécutif.

Et une manière pour la gauche d'enfoncer un coin dans la stratégie du camp présidentiel qui cherche, via une entente avec la droite, à devancer le NFP en nombre de sièges à l'Assemblée nationale, toujours loin, toutefois, de la majorité absolue.

Pourtant, dans cette Assemblée inédite en Ve République où chaque bloc se situe loin de la majorité absolue, le camp présidentiel, la droite mais aussi l'extrême droite avaient jusqu'ici martelé la même antienne: un gouvernement de gauche avec des ministres insoumis constituerait un casus belli et s'exposerait donc à une censure immédiate.

- "Du côté des Français" -

Est-ce le début d'une ouverture du président qui maitient le gouvernement démissionnaire depuis 38 jours, un record depuis l'après-guerre ? "Personne n'a gagné" les législatives et le NFP n'a "pas de majorité, quelle qu'elle soit", avait-il expliqué mi-juillet.

Désavoué aux législatives provoquées par sa décision de dissolution, Emmanuel Macron a d'abord invoqué une "trêve politique" pendant les Jeux olympiques et renvoyé la nomination du Premier ministre à l'issue de discussions entre les partis et les groupes parlementaires, chargés de trouver la "majorité la plus large et la plus stable".

"Le président est du côté des Français, garant des institutions et surtout de l'expression de leur vote", qui a créé une "Assemblée sans majorité", a expliqué jeudi l’Élysée.

La stratégie élyséenne a déjà permis de conserver la présidence de l'Assemblée nationale pour Yaël Braun-Pivet, au moyen d'un accord avec les LR de Laurent Wauquiez.

Pour gouverner, les macronistes souhaitent à présent prolonger cette entente avec la droite, à laquelle ils veulent arrimer une partie du centre-gauche. Circulent notamment pour Matignon les noms des LR Xavier Bertrand et Michel Barnier, au centre-droit de Jean-Louis Borloo, au centre-gauche de Bernard Cazeneuve.

- "Censure immédiate" -

Une partie de la droite y est également favorable. Mais si LR a esquissé une main tendue en présentant un pacte législatif aux convergences évidentes avec le pacte d'action de Gabriel Attal, ses dirigeants ont exclu toute coalition.

Avec ce casse-tête né de la dissolution annoncée le soir des européennes, Emmanuel Macron n'a toujours pas nommé de successeur à Gabriel Attal, qui expédie les affaires courantes à Matignon, et a même avancé sur l'ébauche d'un budget pour 2025.

Qualifié de "procrastinateur", avec de précédents remaniements à rallonge, le président agace jusqu'à son propre camp.

"Je souhaite que nous sortions rapidement de cette situation qui n'est pas agréable", a exhorté jeudi le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli, proche d'Edouard Philippe, appelant lui aussi "le plus rapidement possible à la nomination d'un gouvernement".

R.Vercruysse--JdB