Journal De Bruxelles - Un chef de la branche armée du Fatah palestinien tué au Liban par Israël

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Un chef de la branche armée du Fatah palestinien tué au Liban par Israël
Un chef de la branche armée du Fatah palestinien tué au Liban par Israël / Photo: Mahmoud ZAYYAT - AFP

Un chef de la branche armée du Fatah palestinien tué au Liban par Israël

L'armée israélienne a tué mercredi un responsable de la branche armée du Fatah dans une frappe au Liban, le mouvement palestinien, basé en Cisjordanie occupée, accusant Israël de vouloir une escalade dans la région, en pleine guerre dans la bande de Gaza.

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Cette attaque survient au moment où le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, vient d'achever une tournée dans la région, sans percée visible en vue d'une trêve à Gaza. Il a averti Israël et le Hamas que la proposition américaine sur la table pourrait être la "dernière chance".

Il s'agissait de sa neuvième tournée dans la région depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien.

Des échanges de tirs opposent quasi quotidiennement depuis le 8 octobre le Hezbollah, allié du Hamas, à Israël qui a éliminé de nombreux combattants ou chefs du mouvement islamiste libanais.

Mais mercredi c'est un chef des brigades des martyrs d'Al-Aqsa, branche armée du Fatah, parti du président palestinien Mahmoud Abbas et rival du Hamas, qu'Israël a visé à Saïda, dans le sud du Liban.

- Attaque inédite -

C'est la première fois depuis le début de la guerre à Gaza qu'un responsable du Fatah est ainsi tué par Israël.

L'armée israélienne a accusé Khalil Al-Maqdah, ainsi que son frère Mounir Maqdah, "d'agir pour le compte des Gardiens de la Révolution iraniens", l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, et d'être impliqués dans des "attaques terroristes" et le "trafic d'armes" vers la Cisjordanie occupée.

Cet "assassinat" est "une preuve supplémentaire qu'Israël veut embraser la région", a accusé un membre du Comité central du Fatah à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée.

Plus tôt, le ministère libanais de la Santé a annoncé que des frappes israéliennes nocturnes avaient fait au moins un mort et 19 blessés dans l'est du pays, quelques heures après la mort de quatre personnes dans d'autres attaques dans le sud.

Le Hezbollah a lui revendiqué des tirs de roquettes Katioucha sur plusieurs positions militaires du nord d'Israël, l'armée israélienne recensant une centaine de projectiles tirés du Liban sur le secteur et le Golan syrien occupé.

Dans ce contexte, M. Blinken a quitté dans la nuit le Qatar, où il s'était rendu d'Egypte - les deux autres pays médiateurs avec les Etats-Unis - après Israël, en vue de pousser à une trêve.

De nouvelles discussions sont attendues en Egypte cette semaine après que Washington a soumis vendredi une proposition de trêve lors de négociations à Doha entre Israël et les médiateurs.

M. Blinken a affirmé que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait accepté ce plan et a demandé mardi au Hamas de faire de même.

- Divergences -

Mais, selon le Hamas et des médias israéliens, M. Netanyahu insiste pour qu'Israël conserve le contrôle du "couloir de Philadelphie", le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte.

Une prise de position qui ne serait pas "constructive" selon un haut responsable américain. Depuis le début, il a été dit "très clairement que les Etats-Unis n'acceptent pas une occupation à long terme de Gaza par Israël", a déclaré M. Blinken, interrogé à ce sujet, affirmant qu'Israël avait déjà accepté les "lieux et le calendrier des retraits" des troupes.

Le Hamas s'est dit de son côté "désireux de parvenir à un cessez-le-feu", mais a protesté contre les "nouvelles conditions" posées par Israël.

M. Netanyahu a maintes fois répété vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont lancé une attaque qui a entraîné la mort de 1.199 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

- "Dizaines de terroristes éliminés" -

Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait au moins 40.223 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas qui ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués. D'après l'ONU, la plupart des morts sont des femmes et des mineurs.

Mercredi, trois personnes, dont un enfant, ont été tuées dans des bombardements nocturnes à travers la bande de Gaza, assiégée et ravagée, selon la Défense civile gazaouie.

Des témoins ont fait état de bombardements à Khan Younès (sud), Jabalia (nord) et Deir el-Balah (centre).

L'armée israélienne a indiqué de son côté mercredi avoir frappé, au cours de la journée écoulée, "environ 30 cibles terroristes dans la bande de Gaza", et éliminé "des dizaines de terroristes armés à Rafah" (sud).

E.Heinen--JdB