Mali: l'armée dit avoir tué "203 combattants" dans une opération au Sahel
L'armée malienne a affirmé vendredi soir dans un communiqué avoir tué "203 combattants" de "groupes armés terroristes" lors d'une opération dans une zone sahélienne du centre du Mali menée du 23 au 31 mars.
Cette opération "de grande envergure", qui s'est tenue "dans la zone de Moura à 17 kilomètres au nord-est de Kouakjourou dans le cercle de Djenné", a permis d'abattre "203 combattants" de "groupes armés terroristes", outre "l'interpellation de 51 personnes" et la récupération "d'importantes quantités d'armes et de munitions", indique l'armée dans son communiqué.
L'AFP n'était pas en mesure de vérifier le bilan des morts fourni par l'armée malienne.
Les violences jihadistes ont fait des dizaines de morts civils au cours des dernières semaines dans le centre-est du Mali et la région dite des trois frontières (entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ndlr), avait indiqué jeudi la mission de l'ONU (Minusma) dans le pays, plongé dans la tourmente depuis 2012.
Cette vaste étendue est le théâtre de violences et d'affrontements entre bon nombre des organisations armées (régulières et irrégulières) présentes sur le terrain, y compris entre groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique.
Les jihadistes sont accusés de s'en prendre aux civils qu'ils soupçonnent de collaborer avec leurs ennemis ou de les renseigner. Parallèlement, des ONG et d'ex-rebelles incriminent les forces armées maliennes (FAMa) pour des exactions présumées.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé dans un rapport remis cette semaine au Conseil de sécurité l'armée de ce pays et ses "partenaires bilatéraux" à respecter lors des opérations antiterroristes leurs "obligations internationales".
Au Mali, "la situation des droits de l'homme est restée précaire, principalement en raison d'attaques délibérées et généralisées contre des civils par des groupes armés présumés extrémistes. Dans certains cas, les opérations antiterroristes ont également eu des conséquences désastreuses pour la population civile, en particulier dans le centre du Mali", indique-t-il dans son rapport.
L'armée malienne, dans son communiqué vendredi soir, réplique que "le respect des droits de l'homme de même que le droit international humanitaire reste une priorité dans la conduite des opérations".
L'état-major "invite les populations à la retenue contre les spéculations diffamatoires à l'encontre des FAMa".
Près de 18.000 personnes sont arrivées au Niger après avoir fui de violents combats dans le nord du Mali opposant différents groupes armés, a par ailleurs annoncé vendredi l'ONU.
O.M.Jacobs--JdB