Journal De Bruxelles - Présidentielle: Pécresse et Zemmour, un match dans le match pour l'après

Euronext
AEX -0.08% 874.48
BEL20 0.64% 4213.77
PX1 -0.72% 7143.03
ISEQ -1.6% 9452.8
OSEBX 0.34% 1457.03 kr
PSI20 0.04% 6418.01
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -1.53% 2960.9
N150 -0.21% 3271.73
Présidentielle: Pécresse et Zemmour, un match dans le match pour l'après
Présidentielle: Pécresse et Zemmour, un match dans le match pour l'après

Présidentielle: Pécresse et Zemmour, un match dans le match pour l'après

En repli dans les sondages, Valérie Pécresse et Eric Zemmour se battent aussi pour se devancer mutuellement sur la ligne d'arrivée à la présidentielle, dans la perspective des législatives et d'une "recomposition" encore très incertaine.

Taille du texte:

Le 10 avril, "être devant Zemmour est quand même important pour la suite. Finir dernier des droites, ça peut être dur", souligne un cadre LR.

"Et si on est sur un score à un chiffre, ca va tanguer fort", s'inquiète-t-il, alors que le parti aura une centaine de sièges de députés sortants à défendre aux législatives de juin.

Dans les dernières enquêtes d'opinion, Valérie Pécresse et Eric Zemmour sont au coude-à-coude autour de 10% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Valérie Pécresse, "on va la tuer avec Emmanuel Macron, je pense qu'elle est fragile", claironnait un pilier de Reconquête! dès janvier devant la presse. Eric Zemmour estime souvent qu'elle n'a "pas d'espace politique", la qualifiant de "clone" du président-candidat.

Dimanche au Trocadéro, devant des dizaines de milliers de partisans, il a lancé un nouvel appel du pied à l'aile droitière de LR en faisant applaudir Eric Ciotti, François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez, Nadine Morano, ainsi que le RN Jordan Bardella.

Les quatre premiers "n'ont pas réagi" explicitement pour protester, "ce n'est pas anodin", estime un élu LR.

Quelques jours auparavant, Eric Ciotti s'était dit "fier d'être engagé derrière Valérie Pécresse" et "bien aux Républicains", lors d'un débat organisé par l'hebdomadaire conservateur Valeurs actuelles le 22 mars.

Mais lui comme M. Bellamy ont déjà dit qu'ils préfèreraient voter Zemmour que Macron au deuxième tour -- la question avait embarrassé Valérie Pécresse, qui avait affirmé la semaine dernière en interview avoir "des alliés qui pensent pas forcément tous comme moi".

- Trocadéro -

Et le Trocadéro, lieu du meeting de François Fillon en 2017, était une énième oeillade à la droite: le matin même, sept élus LR (dont son président Christian Jacob) publiaient une tribune pour assurer que "Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro" car il "n'incarne pas la droite patriote, gaulliste, républicaine et attachée aux racines judéo-chrétiennes de la France".

Dans la dernière ligne droite, Valérie Pécresse a décidé d'aller plus que jamais sur le terrain du régalien, après avoir affronté Eric Zemmour dans un débat télévisé très vif.

"Je ne crois pas qu'il soit en mesure de gagner", a-t-elle lancé sous les huées au débat de Valeurs actuelles.

Pour l'instant, les promesses de "recomposition" d'Eric Zemmour se heurtent à l'absence de rallié LR de poids depuis l'ex-numéro 2 du parti Guillaume Peltier, et à l'avenir très incertain de Reconquête! aux législatives.

Les prises de position radicales de l'ancien polémiste sur les réfugiés ukrainiens ou la création d'un ministère de la "remigration" ont aussi pu rebuter: pour M. Ciotti, c'est un "slogan" qui ne "veut rien dire".

Côté Zemmour, certains voient plus loin. "La présidentielle est l'étape fondamentale, déterminante, mais c'est une construction sur le long terme bien sûr", affirmait récemment Marion Maréchal, qui a obtenu auprès de Reconquête cinquante investitures pour ses proches aux législatives.

Et chez LR, certains s'inquiètent.

"La transgression, à droite c'est Zemmour qui l'a préemptée. Il ne nous reste pas grand chose", soupire un membre de l'équipe de Valérie Pécresse.

Si elle échoue le 10 avril, "je vois bien une décomposition/recomposition, ca va être très très dur", pronostique un soutien.

Alors que certains LR assument déjà un penchant pour Emmanuel Macron, "ça va être compliqué pour ceux qui sont un peu hésitants sur une droite très dure et ses accointances avec Zemmour", ajoute un élu.

Pendant ce temps, le Rassemblement national regarde de loin ces atermoiements. "La recomposition, 2027, je m'en fous complètement. Mon sujet c'est de faire en sorte qu'on puisse sauver la France dans trois semaines", avait lancé le 22 mars on président par intérim Jordan Bardella.

F.Dubois--JdB