Journal De Bruxelles - Le SPD de Scholz remporte haut la main son premier test électoral

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Le SPD de Scholz remporte haut la main son premier test électoral
Le SPD de Scholz remporte haut la main son premier test électoral

Le SPD de Scholz remporte haut la main son premier test électoral

Un peu plus de cent jours après son accession au pouvoir, le parti social-démocrate du chancelier allemand Olaf Scholz a remporté haut la main son premier test électoral, un scrutin régional en Sarre.

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Le parti du chancelier a recueilli 43% des voix, contre 27,5% pour les chrétiens-démocrates de la CDU, à la tête depuis plus de 20 ans de cette petite région de l'ouest de l'Allemagne, selon une estimation Infratest Dimap pour la chaîne publique ARD.

Les sociaux-démocrates, à la tête de la coalition au pouvoir depuis début décembre, gagneraient ainsi plus de 13 points par rapport au précédent scrutin en 2017 dans ce Land, le plus petit d'Allemagne après les villes de Berlin, Hambourg et Brême.

Donné comme moribond il y a encore quelques mois, avant de remporter une victoire surprise aux élections générales de septembre, le SPD va ainsi mettre un terme à 22 années de règne des conservateurs dans cette petite région frontalière de la France.

- "Super-année" -

Ce test grandeur nature depuis l'accession au pouvoir d'Olaf Scholz, à la tête d'une coalition formée avec les écologistes et libéraux, est le premier d'une "super-année" électorale en Allemagne, marquée par trois autres scrutins régionaux.

En cinq ans, les sociaux-démocrates sont ainsi parvenus à totalement inverser la tendance avec la CDU, qui l'avait nettement emporté en 2017 avec plus de 40% des voix.

La question reste néanmoins de savoir quelles leçons nationales pourront être tirées de ce scrutin dans cette toute petite région.

Les sondages nationaux montrent en effet une érosion du SPD depuis les législatives: ils sont devancés désormais par les conservateurs et Olaf Scholz fait l’objet de nombreuses critiques, visant en particulier son manque de leadership face à la guerre en Ukraine ou la pandémie.

En Sarre même, le SPD semble toutefois avoir bénéficié d'une forme d'union sacrée qui a suivi l'invasion russe de l'Ukraine.

"Tout ce qui est dit et fait actuellement est sous l'influence de la guerre. Ce n'est pas le moment de faire de l'opposition", résumait avant le scrutin Thorsten Frei, un des cadres du groupe CDU au Bundestag.

SPD et CDU ont ainsi toutes les chances de reconduire dans cette petite région limitrophe de la France la coalition qu'ils composent depuis de nombreuses années, mais cette fois avec les sociaux-démocrates en force dominante.

Les écologistes et les libéraux du FDP, eux aussi membres de la coalition d'Olaf Scholz, atteindraient eux de justesse la barre des 5% nécessaires pour siéger au parlement régional. Le parti d'extrême droite AfD serait lui aussi en mesure de siéger avec 5,5%, d'après ce sondage.

La gauche radicale Die Linke en revanche perdrait plus de 10 points en cinq ans pour n'atteindre que 2,7% dans ce Land qui a un temps constitué un de ces bastions.

- "Lassitude générale" -

Les sociaux-démocrates se sont appuyés sur la popularité de leur cheffe de file régionale, Anke Rehlinger, 45 ans, juriste et détentrice du record sarrois du lancer de poids.

Ministre de l'Economie et vice-présidente du précédent gouvernement régional, Mme Rehlinger jouit d'une bonne image auprès des Sarrois, qui apprécient notamment son implication auprès des victimes de la désindustrialisation.

Son adversaire, l'actuel ministre-président Tobias Hans, 44 ans, va lui devoir céder la direction d'un Land dont il tenait les manettes depuis quatre ans.

En quête d'un nouvel élan après sa défaite de septembre, qui a mis fin à 16 années à la tête du pays, la CDU, désormais dirigée par un rival de Mme Merkel, Friedrich Merz, a donc encore du pain sur la planche pour espérer reprendre les manettes en Allemagne.

Elu en janvier sur une ligne très droitière, M. Merz a annulé sa venue à un meeting de soutien jeudi et semblait avoir tiré un trait sur la victoire avant même l'ouverture des bureaux de vote.

Après quatre mandats de Mme Merkel, la DU semble susciter une "lassitude générale", estime l'hebdomadaire Der Spiegel.

Suivront en mai des scrutins dans le Schleswig-Holstein et en Rhénanie du nord-Westphalie, la région la plus peuplée d'Allemagne, avant la Basse-Saxe en octobre.

M.Kohnen--JdB