Journal De Bruxelles - L'Ukraine au coeur de la présidentielle, Zelensky demande l'aide de la France

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L'Ukraine au coeur de la présidentielle, Zelensky demande l'aide de la France
L'Ukraine au coeur de la présidentielle, Zelensky demande l'aide de la France

L'Ukraine au coeur de la présidentielle, Zelensky demande l'aide de la France

Le conflit en Ukraine plus que jamais au cœur de la présidentielle: le président Volodymyr Zelensky a demandé mercredi l'aide de la France, lors d'une intervention en visioconférence devant le Parlement qui l'a ovationné debout, oubliant pour un temps les divisions politiques.

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En tee-shirt militaire kaki, le président ukrainien a demandé au pays des droits de l'Homme son aide pour mettre fin à une "guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité", reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir "la machine de guerre" russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

Plusieurs images des villes d'Ukraine "rappellent les ruines de Verdun" lors de la Première guerre mondiale, a encore relevé M. Zelensky, dans une autre référence à l'histoire française. Il s'est dit à plusieurs reprises "reconnaissant" envers les efforts de la France pour mettre fin au conflit, et en particulier au président Emmanuel Macron qui a fait preuve d'un "véritable leadership" dans cette crise.

- "Paillassons" -

Cet appel du président ukrainien, après d'autres interventions dans plusieurs capitales occidentales, survient à seulement 18 jours du scrutin présidentiel, dans une campagne d'abord éclipsée par le Covid puis rythmée par ce conflit aux portes de l'Union européenne.

Jamais sous la Vème République une crise internationale n'avait autant percuté une élection présidentielle, faisant apparaître de nouveaux clivages politiques et des divergences au sein des douze prétendants à l’Élysée autour des sanctions contre Moscou et sur le fait de qualifier ou non Vladimir Poutine de "dictateur".

Ce conflit et ses conséquences sur la vie quotidienne des Français, avec une flambée des prix de l'énergie, a remis sur le devant de la scène les thèmes de la souveraineté, de la défense, de l'indépendance énergétique, avec notamment le choix du nucléaire, mais aussi de la souveraineté alimentaire.

Emmanuel Macron a bénéficié de son statut de chef d’État, chefs des Armées, président en exercice du conseil de l'Union européenne et médiateur dans la crise ukrainienne. Il apparaît comme le grand favori du scrutin, en ayant gagné en un mois cinq points dans les intentions de vote pour atteindre les 30% au premier tour, un chiffre légèrement en baisse dans les derniers sondages.

Quatre candidats, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan, également députés, étaient présents au Palais Bourbon lors de l'intervention vidéo du président ukrainien. A l'exception de l'iconoclaste Jean Lassalle, tous sont régulièrement critiqués pour leurs positions jugées pro-russes.

"Ça fait des années que ces trois personnes sont les caniches de Poutine. Depuis le début de la guerre, elles en sont devenues les paillassons", a dénoncé Claude Malhuret, président du groupe Indépendants au Sénat.

Un cinquième député également candidat à la présidentielle, le communiste Fabien Roussel, était excusé en raison d'un deuil familial.

- Plainte contre Jadot -

Toujours sur fond de guerre en Ukraine, le candidat écologiste Yannick Jadot fait, lui, l'objet d'une "action en diffamation" engagée par le géant TotalEnergies pour avoir accusé à plusieurs reprise le groupe français de "complicité de crimes de guerre".

Pour TotalEnergies, ce sont des "propos inacceptables", "extrêmement graves et infondés", ajoutant continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens". La veille, l'entreprise avait décidé d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes "au plus tard à la fin de l'année 2022", mais pas de gaz.

Même si l'Ukraine est dans tous les esprits, la campagne suit son cours. Marine Le Pen devait présenter le chiffrage de son projet et Éric Zemmour a décliné les 400 mesures de son programme présidentiel, dédié prioritairement à la lutte contre l'immigration.

M. Zemmour, qui décroche dans les sondages où il navigue autour des 10%, doit également composer avec une nouvelle affaire. Six associations anti-homophobie ont annoncé à l'AFP avoir déposé plainte mercredi à Paris contre lui pour "contestation de crime contre l'humanité", l'accusant d'avoir nié la déportation d'homosexuels pendant la Seconde guerre mondiale en la qualifiant de "légende".

Emmanuel Macron tiendra, lui, son premier et probablement unique meeting de campagne, le 2 avril à la Paris La Défense Arena, la plus grande salle d'Europe avec ses 40.000 places. En attendant, la majorité s'échauffait mercredi soir avec un rassemblement à Nice où 3.000 personnes étaient attendues au palais Nikaïa pour venir écouter quelques poids lourds comme l'ex-premier ministre Édouard Philippe, le patron des députés LREM Christophe Castaner ou encore les ministres Olivier Véran et Roselyne Bachelot.

I.Servais--JdB