Macron, Hollande et Sarkozy dimanche à Toulouse dix ans après les attaques de Merah
Emmanuel Macron se rend dimanche à Toulouse aux cérémonies de commémoration du dixième anniversaire des attentats perpétrés par Mohamed Merah qui avaient fait sept morts, en présence du président d'Israël, Isaac Herzog, ainsi que de François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Près de 2.000 personnes sont invitées pour ces cérémonies organisées par le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif). Emmanuel Macron avait indiqué qu'il acceptait l'invitation dans un discours lu lors du dîner du Crif fin février à Paris, en appelant à une "mobilisation générale de toute la société" pour lutter contre l'antisémitisme, et promettant de "continuer le combat" "sans relâche".
"La présence conjointe (de MM. Macron et Herzog) entend marquer l'amitié qui lie la France et Israël, ainsi que la volonté des deux chefs d'Etat de poursuivre leur lutte commune contre le terrorisme et contre l'antisémitisme", indique l'Elysée.
L'ancien Premier ministre Manuel Valls, le président du Sénat Gérard Larcher, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la maire de Paris, Anne Hidalgo, sont également attendus.
Le chef de l'Etat français et son homologue israélien doivent déposer une gerbe dans la cour de l'école Ohr Torah (anciennement école Otzar Hatorah), au pied de "l'Arbre de vie", un monument en hommage aux victimes.
MM. Macron et Herzog se rendront ensuite dans une salle de concert du centre-ville de Toulouse, la Halle aux grains, où aura lieu une cérémonie d'hommage aux victimes des tueries de mars 2012.
En mémoire des victimes, plusieurs textes seront lus par leurs amis et des membres de leurs familles, puis le président de l'Etat d'Israël et le président de la République prononceront des discours.
Plusieurs autres temps forts sont prévus pendant la journée, hors la présence des chefs d'Etat, notamment un rassemblement d'anciens élèves de l'école, une table ronde sur la radicalisation et les fractures de la société française ainsi qu'une pièce de théâtre jouée dimanche soir.
Les présidents français et israélien, chacun accompagné de leur épouse, doivent ensuite dîner ensemble dimanche soir au palais de l'Elysée.
- "Barbarie sans limite" -
Il y a dix ans, la série d'attaques de Mohamed Merah, un délinquant âgé de 23 ans, avait généré l'effroi: le 11 mars, à Toulouse, un militaire du 1er Régiment du train parachutiste, Imad Ziaten, 30 ans, était le premier à tomber d'une balle dans la tête.
Le 15, trois militaires sont visés alors qu'ils retirent de l'argent devant la caserne du 17e Régiment du génie parachutiste à Montauban: Mohamed Legouad, 23 ans, et Abel Chennouf, 26 ans, sont tués; Loïc Lieber, un Guadeloupéen de 28 ans, restera tétraplégique.
Le 19 mars, vers 08h00, l'affaire prend une autre tournure: deux enfants, Myriam Monsonego, 7 ans, et Gabriel Sandler, 3 ans, sont abattus à bout portant dans la cour de récréation de l'école Ozar Hatorah de Toulouse. Quelques secondes plus tôt, Arié Sandler, 6 ans, et son père Jonathan Sandler succombaient aux balles du tueur casqué.
Plusieurs centaines d'enquêteurs sont mobilisés pour identifier l'auteur qui a basculé dans le fondamentalisme lors de séjours en prison, mais est passé sous les radars de l'antiterrorisme.
Dans la nuit du 20 au 21 mars, les policiers lancent une opération pour l'interpeller, mais le RAID se heurte à une résistance inattendue chez le suspect qui ouvre le feu à travers la porte de son appartement.
Des négociateurs de la police parlementent avec le jeune délinquant, qui revendique les trois attentats au nom d'Al-Qaïda. Le siège durera trente heures, jusqu'à l'assaut au cours duquel il est abattu.
Les attaques de Toulouse et Montauban, survenues quelques jours avant l'élection présidentielle lors de laquelle s'affrontaient le président sortant Nicolas Sarkozy et le leader socialiste François Hollande, ont marqué le début d'une série d'attaques terroristes en France.
"J'ai tout de suite compris que la barbarie islamiste n'a pas de limites, qu'elle tuait pour tuer", a indiqué François Hollande lors d'un entretien sur Radio J diffusé dimanche.
W.Lejeune--JdB