Journal De Bruxelles - A la frontière hongroise, les premiers Ukrainiens fuient les combats

Euronext
AEX -0.5% 874.18
BEL20 -0.14% 4265.64
PX1 -1.17% 7338.67
ISEQ -0.79% 9800.54
OSEBX -0.34% 1416.42 kr
PSI20 0.61% 6387.74
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 0.52% 2879.75
N150 -0.62% 3306.59
A la frontière hongroise, les premiers Ukrainiens fuient les combats
A la frontière hongroise, les premiers Ukrainiens fuient les combats

A la frontière hongroise, les premiers Ukrainiens fuient les combats

"Tous ceux qui le peuvent fuient à l'étranger": Krisztian Szavla fait partie des premiers Ukrainiens à avoir franchi la frontière hongroise, à pied ou en voiture, par peur des bombardements et combats après l'invasion de leur pays par la Russie.

Taille du texte:

Rencontré par l'AFP dans une station service de Zahony, ce spécialiste en marketing de 28 ans est originaire de la région de Transcarpatie (ouest), qui compte 130.000 Magyars.

Quelques bagages remplis à la hâte, la poussette chargée dans le coffre de sa voiture, il a pris la route avec sa femme et sa petite fille dès qu'il a appris le déclenchement par l'armée de Vladimir Poutine d'une attaque massive contre l'Ukraine.

"Nous ne voulons pas vivre ce que nos amis et compatriotes subissent dans l'est du pays, nous réveiller aux sons des sirènes, à chaque bombardement russe", confie Krisztian Szavla, barbe fournie et bonnet noir vissé sur la tête.

"Je refuse que mon enfant grandisse sans père", ajoute-t-il, expliquant qu'il ne voulait pas être enrôlé dans l'armée.

Dans l'immédiat, il prévoit de rester chez des amis. En attendant de voir comment évolue la situation.

- Distributeurs et magasins assaillis -

En ce premier jour de guerre ouverte, la police hongroise a fait état de longues queues de véhicules patientant pour entrer dans le pays, aux cinq points de passage répartis le long des 140 km de frontière avec l'Ukraine.

"Les automobilistes font le plein d'essence, les distributeurs d'argent sont vides, et les magasins pris d'assaut", raconte M. Szavla.

"Au moins 400 ou 500 personnes" ont par ailleurs traversé à pied, selon l'agence de presse MTI.

Un médecin ukrainien, lui, fait rouler sa valise dans l'autre sens. Bogdan Khmenitsky, 33 ans, était venu à Budapest pour participer à un congrès. Mais il a décidé de rentrer chez lui en découvrant les nouvelles au réveil.

"La situation en Ukraine est terrible, mes proches quittent Kiev et les autres villes", dit-il.

"Nous avons écourté notre séjour pour prêter main forte en Ukraine", poursuit-il, bien décidé à faire du stop avec ses deux collègues pour rejoindre la capitale.

Si l'affluence n'était pas massive jeudi en Hongrie, le Premier ministre souverainiste Viktor Orban, connu pour sa position dure sur l'asile, a dit s'attendre à une vague de réfugiés.

Le chiffre de 600.000 est évoqué, selon une carte déployée lors d'une réunion la veille et visible sur sa page Facebook.

"Nous sommes prêts à les accueillir, à relever rapidement et efficacement ce défi", a déclaré le dirigeant dans un message vidéo.

Le gouvernement a annoncé le déploiement de troupes, à des fins de sécurité et d'aide humanitaire.

- La Roumanie "pas préparée" -

La Roumanie voisine anticipe également un large afflux, "effet collatéral" de l'invasion de l'Ukraine, selon les termes du ministre de la Défense Vasile Dancu.

Jeudi, la Police des frontières a constaté une hausse du nombre d'arrivées, recensant quelque 5.300 personnes, contre 2.400 la veille.

Plusieurs centaines, notamment des femmes accompagnées d'enfants, ont franchi le poste-frontière de Sighetul Marmatiei (nord), d'après des images retransmises par les télévisions.

"La plupart d'entre eux se renseignent sur les moyens de se rendre en Pologne ou en République tchèque", a déclaré le maire de la ville, Vasile Moldovan.

Car la Roumanie, un des pays les plus pauvres de l'Union européenne, "n'est absolument pas préparée", estime Flavius Ilioni-Loga, responsable d'une ONG d’aide aux réfugiés.

"Comment les autorités vont-elles faire pour mettre en place tout ce qui relève de l'assistance humanitaire? Qui va leur fournir la nourriture et les médicaments nécessaires?", s'inquiète-t-il. "Et ce sans même parler d'une intégration à long terme, qui implique l'accès à un emploi, à un logement social ou à une école pour les enfants".

M.F.Schmitz--JdB