Journal De Bruxelles - Trail: le Marathon du Mont-Blanc pour en prendre plein la vue

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Trail: le Marathon du Mont-Blanc pour en prendre plein la vue
Trail: le Marathon du Mont-Blanc pour en prendre plein la vue / Photo: OLIVIER CHASSIGNOLE - AFP

Trail: le Marathon du Mont-Blanc pour en prendre plein la vue

Face aux neiges éternelles, amoureux et professionnels du trail tracent leur route en courant dans le massif des Alpes lors du Marathon du Mont-Blanc, rendez-vous emblématique d'une pratique très tendance.

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Dimanche, sous un soleil éclatant ayant balayé les orages, 2.237 coureurs se sont lancés depuis Chamonix dans une course à pied au coeur de la nature, un 42 km de référence avec 2540 m de dénivelé positif, comptant pour le circuit élite Golden Trail World Series.

Des sentiers roulants et étroits qui serpentent dans un océan de verdure mais aussi des pentes raides particulièrement délicates à négocier et sublimées par le point fort du parcours: l'aiguillette des Posettes (2200 m d'altitude). Avant d'avoir pour seul horizon, la chaîne du Mont-Blanc.

"Avant toute chose, je veux profiter de l'endroit. Quand je cours en montagne je n'ai aucune notion du chrono que je vais pouvoir faire. En trail, il y a des beaux paysages et c'est encore plus magnifique au Mont-Blanc. Je veux en prendre plein les yeux !", lance à l'AFP Mehdi Mainguené, un Breton de 44 ans, qui se définissait il y a encore à peine deux ans comme "champion toute catégorie de canapé, option Netflix".

Ce Rennais participe dimanche à son premier trail en montagne, après s'être mis à courir en 2020.

- Défi -

"Le trail a un côté encore plus écolo que la route. Les trailers prennent plus soin de la nature. Et puis, l'avantage en trail c'est qu'on peut parfois marcher. Sur route, c'est pas une défaite de marcher mais bon, c'est gênant", poursuit ce père de trois enfants, inspiré par des stars du milieu, comme Alexandre Boucheix, alias "Casquette verte": "il a ouvert la voie à des gens comme moi en montrant que c'est possible. C'est une image moderne du trail".

Selon une étude menée en mars dernier par la Fédération française d'athlétisme, la France compte 1,4 million de pratiquants de trail. Et ce sont près de 2.200 événements proposés cette année.

Le Marathon du Mont-Blanc, riche de huit épreuves (du kilomètre vertical aux 90 km), est l'un des pionniers. C'est en 2003 que le 42 km est entré au programme de l'événement créé en 1979. Et il y a 20 ans, le mot trail n'existait pas.

"Je ne serais jamais venu pour une course de 23 km. C'est le côté marathon et Chamonix qui m'attire", souligne William Henry, addict au trail depuis une dizaine d'années et qui n'a encore jamais dépassé les 20 km.

"Le Mont-Blanc, c'est une destination mythique, c'est un défi. J'ai envie de faire de belles courses et m'en mettre plein la vue. Le trail est un partage de valeurs, un moment de liberté où l'on prend conscience de tout et de rien. Et en plus, ce sont des courses où les pros et les amateurs courent ensemble. On vit ça nulle part ailleurs", se réjouit ce cadre de 43 ans.

- Valeurs -

L'épreuve a été remportée par le Britannique Jonathan Albon en 3 h 35 min 20 sec, devant l'Italien Davide Magnini (3 h 39 min 41) et le Japonais Ruy Ueda (3 h 40 min 42). Les amateurs oscilleront entre 8 et 10 heures pour boucler leur périple.

Maxime Martinet, lui, observe. Le Savoyard de 24 ans rêve du 42 km mais "tombé amoureux" du trail, il y a moins d'un an, il ne se sent pas encore prêt.

"Je suis en train d'apprendre. Mais déjà sur un 10 km, c'est un truc de malade !", explique-t-il, après avoir bouclé en 1 h 19 son premier 10 km, remporté par le Sud-Africain Llewellyn Groeneveld (37 min 29).

Commercial itinérant, Maxime s'entraîne tous les week-ends. Celui qui a réellement découvert pour son alimentation les légumes il y a cinq ans, aime plus que tout "les valeurs dégagées par ce sport" et témoigne de l'engouement.

"Il y a de plus en plus de monde. Je croise des mecs qui sont finisher de la Diagonale des fous (ultra-trail mythique sur l'île de la Réunion, NDLR), comme un mec en train d'apprendre comme moi. Et je croise beaucoup de coaches sur les sentiers", glisse-t-il, ravi de "ne plus être tout seul" dans son coin.

W.Lejeune--JdB