Journal De Bruxelles - Automobile: l'UE envisage des "flexibilités" sur les amendes CO2

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Automobile: l'UE envisage des "flexibilités" sur les amendes CO2
Automobile: l'UE envisage des "flexibilités" sur les amendes CO2 / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP/Archives

Automobile: l'UE envisage des "flexibilités" sur les amendes CO2

Bruxelles envisage des "flexibilités" pour épargner les constructeurs automobiles européens menacés par des amendes en cas de non-respect des objectifs d'émissions de CO2 en 2025, selon un document paru mercredi à la veille d'une concertation avec le secteur.

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"Nous identifierons des solutions immédiates pour préserver la capacité de l'industrie à investir, en examinant les flexibilités possibles afin de garantir que notre industrie reste compétitive, sans réduire l'ambition globale des objectifs pour 2025", affirme la Commission européenne dans sa "boussole de compétitivité", la feuille de route de l'exécutif pour les cinq prochaines années.

Ce passage a été ajouté sous la pression notamment du commissaire européen Stéphane Séjourné qui s'était dit défavorable à des mesures punitives contre les industriels.

"Sur les amendes liées aux quotas de véhicules propres vendus en 2025, je trouverais personnellement bizarre de pénaliser des acteurs que l'on essaye par ailleurs d'aider", alors que les concurrents "notamment chinois, n'ont pas les mêmes contraintes", a déclaré le Français dans les colonnes du Figaro.

"C'est l'une des premières décisions que nous devons prendre rapidement pour le secteur", a insisté Stéphane Séjourné chargé de la stratégie industrielle à Bruxelles.

La présidente Ursula von der Leyen a elle-même estimé "nécessaire" mercredi de faire preuve de "flexibilité et pragmatisme" dans l'application des règles, lors d'une conférence de presse.

La Commission européenne ouvre jeudi une concertation avec le secteur automobile, en difficulté face à la concurrence chinoise. L'UE doit composer entre ses objectifs environnementaux et les appels à l'aide du secteur.

Les constructeurs européens s'opposent aux amendes qui pourraient les viser en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions de CO2 en 2025. Plusieurs pays, comme la France et l'Italie, sont allés dans leur sens, suscitant l'inquiétude des ONG environnementales.

La Commission avait jusqu'ici temporisé sur le sujet, attendant les chiffres 2025 et les émissions réelles des constructeurs.

Le précédent mandat d'Ursula von der Leyen a été marqué par les ambitieuses mesures du Pacte vert, et son emblème: l'interdiction à la vente des véhicules thermiques neufs en 2035.

"Concernant les objectifs de moyen terme, ce serait terrible de changer de pied maintenant, alors que des milliards d'euros d'investissements sont réalisés par les industriels pour adapter leur mode de production", estime Stéphane Séjourné.

Mais "une clause de +revoyure+ est prévue en 2026 sur l'objectif du 100% électrique en 2035. J'ai proposé aux constructeurs de commencer à y travailler dès 2025 pour pouvoir prendre des décisions en 2026 s'il le faut", dit le commissaire européen.

Pendant que l'électrique patine en Europe, la Chine continue à gagner des parts de marché.

L'Union européenne a engagé un bras de fer commercial avec Pékin, à qui elle reproche d'avoir artificiellement dopé sa filière électrique à coups de subventions publiques.

Malgré l'hostilité de l'Allemagne, Bruxelles a ainsi décidé fin octobre d'ajouter aux 10% de taxes déjà en place une surtaxe allant jusqu'à 35% sur les voitures à batterie de fabrication chinoise.

M.Kohnen--JdB