Journal De Bruxelles - Le centre-est de la France dans la fournaise

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Le centre-est de la France dans la fournaise

Le centre-est de la France dans la fournaise

"On évite de trop sortir", observe Guillaume Martin, un interne de 30 ans qui vient de glisser son bulletin de vote dans l'urne à Strasbourg. Après l'ouest de la France, la canicule s'est abattue dimanche sur une large diagonale, couvrant 52 départements placés en alerte orange, du Lot-et-Garonne au Bas-Rhin en passant par l'Île-de-France.

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Si la vigilance rouge a été levée dans la matinée sur l'ensemble du territoire national, où des records absolus de chaleur ont été pulvérisés samedi -comme les 42,9° C relevés à Biarritz-, le mercure devait encore atteindre voire dépasser les 38 degrés en ce jour d'élections législatives. Météo-France prévoyait ainsi des pointes à 39° C, notamment en Alsace.

"Les températures relevées vers 15h ce dimanche sont encore très chaudes, dépassant les 35 degrés sur le centre du pays, et avec, plus à l'est, jusqu'à 37 degrés à Strasbourg", a relevé l'institut météorologique dans son bulletin de 16H00.

Sous un soleil de plomb et dans une chaleur suffocante, le parvis de la cathédrale de Strasbourg, habituellement noir de monde un dimanche de printemps, était ainsi déserté par de nombreux touristes, les plus téméraires se ruant sur les marchands de glaces.

- "Dégradation orageuse" -

De 34 à 38 degrés étaient également prévus en Bourgogne, Auvergne et Rhône-Alpes avant qu'un nouveau péril ne menace : une "dégradation orageuse" qui doit se mettre en place en début de soirée sur la Nouvelle-Aquitaine et se propager vers le Centre, l'Ile-de-France puis jusqu'à la frontière belge. Elle pourra être accompagnée de phénomènes "localement violent", prévient Météo-France.

Sur les cartes la façade atlantique, écrasée de chaleur samedi mais qui se rafraichit nettement, n'est toutefois plus colorée qu'en jaune et même en vert pour la Vendée. 22 petits degrés étaient ainsi attendus à Biarritz dans l'après-midi de dimanche, soit une bonne vingtaine de moins que la veille.

Des variations de températures brutales accompagnées de phénomènes météorologiques parfois spectaculaires. Ainsi, à Biarritz samedi, la température a chuté de près de 12°C en six minutes, passant de 41,9°C à 16h48 à 30,3°C à 16H54, sous l'effet soudain d'un vent d'ouest de 60 km/h.

En cause: la galerne. "Elle se produit quand un front froid se forme sur l'Atlantique après un coup de chaleur et vient balayer l'air chaud, avec une augmentation brutale du vent et une baisse brutale des températures", a expliqué à l'AFP François Gourand, prévisonniste chez Météo-France.

Ces phénomènes ont pris parfois une tournure dramatique comme samedi soir, lorsqu'un coup de vent puissant et inattendu a déferlé sur la "côte fleurie", entre Ouistreham et Deauville, provoquant la mort d'un kite-surfeur, projeté contre la vitrine d'un restaurant à Villers-sur-Mer (Calvados).

Des dizaines d'opérations de secours ont par ailleurs été menées en mer, dans la Manche et en Atlantique, dans la nuit de samedi à dimanche, ce fort coup de vent prenant aussi par surprise de nombreux plaisanciers.

- "Le jour le plus chaud" -

Selon Météo-France, la canicule devrait céder progressivement du terrain dans la nuit de dimanche à lundi, sous l'effet des orages notamment.

Seuls onze départements devraient être toujours coloré en orange au lever du jour sur les cartes : le Jura, la Saône-et-Loire, l'Allier, le Puy-de-Dôme, le Cantal, la Haute-Loire, la Loire, le Rhône, l'Ain, l'Isère et la Drôme.

"La journée de samedi, avec une moyenne de températures de 27,4°C enregistrées sur le territoire métropolitain" n'en restera pas moins comme "le 19e jour le plus chaud jamais enregistré depuis le début de l'indicateur thermique", soit 1947, selon Christelle Robert de Météo-France.

Autre conséquence de cette vague de chaleur conjuguée à une sécheresse déjà bien installée : 600 hectares de végétation sont partis en fumée dans le Var, embrasés par un tir d'artillerie sur le camp d'entraînement militaire de Canjuers.

Et dans l'Aveyron, un incendie a ravagé 430 hectares sur la commune de Comprégnac avant d'être maîtrisé. Le sinistre, attisé par un vent de 70 km/h, n'a pas fait de victimes mais des dizaines de personnes ont été évacuées un temps par précaution.

Des départs de feux ont touché aussi des récoltes, comme dans les Deux-Sèvres où 21 hectares ont brûlé samedi.

Sous l'effet de la chaleur, les concentrations d'ozone devaient rester également "assez élevées" dimanche sur une grande partie du pays, même si elles demeurent "sous le seuil d'information et de recommandations", selon Prev'Air.

Cette vague de chaleur est arrivée du Maghreb par la péninsule ibérique où l'Espagne fait face à d'importants incendies, dont l'un a déjà ravagé 20.000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays.

Selon les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.

C.Bertrand--JdB