La Bourse de Paris marque un sextuplé dans le rouge
La Bourse de Paris a de nouveau flanché en fin de séance mercredi, affichant une sixième baisse d'affilée, l'entrain du secteur du luxe ne suffisant pas à venir à bout des craintes de récession sur fond de perspectives de durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.
D'un côté la séance a été soutenue par "un vent favorable avec des résultats plutôt bons", comme ceux du géant du luxe LVMH et de l'autre, la poursuite de la hausse des taux sur le marché de la dette et l'indice des prix à la production (PPI) aux États-Unis ont agi en "vent contraire", explique à l'AFP Lionel Melka, directeur de la recherche à Homa Capital.
L'indice PPI est reparti nettement à la hausse le mois dernier à +0,4% contre -0,2% en août et +0,2% prévu, suggérant que l'inflation est loin d'être maîtrisée et mettant encore la pression sur la Réserve fédérale (Fed) pour relever ses taux directeurs.
Cette statistique augure ainsi mal de la hausse des prix à la consommation (CPI) qui sera publiée jeudi. Les analystes s'attendent à une inflation en rythme annuel encore supérieure à 8% pour le septième mois d'affilée.
Sur un an cependant, la hausse des prix ralentit, à 8,5%, contre 8,7% le mois précédent.
Ces données montrent qu'"on n'est pas tout à fait sorti de l'auberge" concernant l'inflation, relève M. Melka.
La Réserve fédérale américaine (Fed), qui va publier dans la soirée les minutes de sa dernière réunion monétaire qui devraient donner des précisions sur l'état d'esprit de son comité de politique monétaire avant une nouvelle réunion début novembre.
Avec leurs déclarations des derniers jours, les membres de la Fed ont de plus en plus douché les espoirs des investisseurs d'une sortie anticipée de la politique monétaire restrictive en cours.
Les facteurs de risque ont nettement augmenté ces derniers mois sur les marchés. Ceux-ci sont confrontés à des perspectives de décélération de la croissance combinées à un durcissement des conditions financières par les banques centrales pour tenter de juguler l'inflation, et à une situation géopolitique anxiogène.
En haut de l'indice CAC 40, le numéro un mondial du luxe LVMH a progressé de 1,87% à 621,90 euros après l'annonce d'un chiffre d'affaires à 19,75 milliards d'euros au troisième trimestre et de sa confiance "dans la poursuite de la croissance" malgré le contexte économique et géopolitique. Depuis le 1er janvier, le titre perd toutefois encore plus de 14%. Dans son sillage, Hermès a gagné 1,82% à 1.284 euros.
M.Kohnen--JdB