La Bourse de Paris part à la baisse, malgré le luxe
La Bourse de Paris reculait de nouveau jeudi (-0,47%) dans les premiers échanges, se préparant fébrilement aux chiffres sur l'inflation aux Etats-Unis attendus jeudi, et malgré les résultats bien accueillis du géant du luxe LVMH.
L'indice vedette CAC 40 reculait de 25,65 points à 5.805,55 points vers 09H45, au lendemain d'un recul de 0,13%, son cinquième de suite.
LVMH a donné après la clôture mardi le coup d'envoi de la saison des résultats du troisième trimestre, avec beaucoup d'avance sur les autres entreprises du CAC 40. La nouvelle forte progression du chiffre d'affaires portait tout le secteur, qui a une place prépondérante dans le CAC 40.
L'actualité économique reste encore dominée par la lutte contre l'inflation, à la veille de l'indicateur américain CPI pour le mois de septembre. Dès mercredi, les investisseurs prendront connaissance des prix à la production aux Etats-Unis.
Après la clôture de la Bourse parisienne, ils prendront aussi connaissance du compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Banque centrale américaine, les "minutes". Lors de cette réunion conclue le 20 septembre, la Fed avait de nouveau remonté son principal taux directeur de 0,75 point de pourcentage afin de freiner le crédit, l'activité économique et, in fine, l'inflation.
Toutefois, "calmer la demande par des conditions financières plus restrictives, nous expose aussi à voir se manifester des risques financiers qui n'étaient pas forcément anticipés", note Sebastian Paris-Horvitz, directeur de la recherche de la Banque Postale AM.
Il souligne notamment les tensions en Angleterre sur la prolongation ou non des mesures de soutien aux marchés par la Banque centrale, après les tensions nées du nouveau budget présenté en septembre.
LVMH garde son éclat
Le numéro un mondial du luxe progressait de 1,75% à 621,30 euros l'action après l'annonce de ses résultats trimestriels. Le chiffre d'affaires de LVMH continue son ascension à 19,75 milliards d'euros au troisième trimestre, sur le même rythme de progression que depuis le début de l'année et le groupe demeure "confiant dans la poursuite de la croissance" malgré le contexte économique et géopolitique. Depuis le 1er janvier, le titre perd toutefois encore 15%.
Il entrainait Hermès, qui prenait 1,47% à 1.279,50 euros, mais aussi d'autres entreprises proches du secteur du luxe comme L'Oréal (+0,53% à 329,25 euros), ou encore EssilorLuxottica (+0,95% à 151,80 euros).
Les banques à la traîne
Le secteur bancaire était mal orienté comme depuis le début de la semaine, avec des pertes de 2,56% à 41,67 euros pour BNP Paribas, de 2,27% à 9,14 euros pour Crédit Agricole ou encore de 2,18% à 20,90 euros pour Société Générale.
D'autres valeurs très liées à l'activité économique comme les constructeurs automobiles (Renault -2,72% à 29,90 euros), les centres commerciaux (Unibai-Rodamco-Westfield -2,50% à 40,72 euros) étaient aussi en nette baisse.
Eutelsat recule après ses résultats
L'opérateur européen de satellites Eutelsat a annoncé mercredi un chiffre d'affaires en recul de 4,5% sur un an à base comparable au premier trimestre de son exercice décalé 2022-2023, à 287,4 millions d'euros, confirmant toutefois "l'ensemble" de ses objectifs pour l'exercice en cours et "les suivants". L'action reculait de 2,14% à 8 euros, en baisse de 25% depuis le 1er janvier.
L'entreprise a annoncé fin juillet un projet de fusion avec le britannique OneWeb et sa constellation, qui a été mal accueilli par les investisseurs.
Y.Niessen--JdB