Avec "L'embouteillage", Lapalisse cultive sa nostalgie de la Nationale 7
Dans les années 1950 et 1960, elle était la "route des vacances": pour célébrer la Nationale 7 qui la traverse, mais aussi toute une époque, la commune de Lapalisse a organisé samedi et dimanche "L'embouteillage", reconstitution historique et festive.
Plusieurs centaines de véhicules anciens - R16, DS, "Traction" Citroën, Estafette, Solex... - ont ainsi défilé sur 30 km autour et dans les rues de cette commune de l'Allier, qui, jusqu'à la création des autoroutes vers le sud dans les années 1960, fut prise d'assaut par les vacanciers. Gigantesques bouchons et pauses obligées, propices à la convivialité, étaient alors au menu.
"Cette route on l’a empruntée hein! Moi, je suis passé X fois par là... On avait des bouchons. Mais on s’en fichait, puisqu’on s’arrêtait. On laissait refroidir le moteur et puis, ma foi, on attendait que ça se passe. En fait ça faisait partie de notre façon de vivre. C’est vrai qu’on avait plus le temps de faire les choses", raconte, au volant de sa 203 rouge, Dominique Jacquet, retraité et président de l’association "Les Vieilles Soupapes de Chantelle" (Allier).
"Quand on partait en vacances avec nos parents, on roulait à la vitesse où on roulait. On montait dans la voiture, on était déjà en vacances...", renchérit à ses côtés sa femme Valérie, habillée à la mode rétro.
- "Trente glorieuses" -
L'évènement, qui devrait drainer 25.000 personnes selon le maire Jacques de Chabannes, est organisé tous les deux ans par la Communauté de communes Pays de Lapalisse depuis 2006, année où un contournement a mis fin à l'engorgement de cette petite ville de 4.000 habitants.
"C'est l'époque des Trente glorieuses, Lapalisse était un point incontournable sur la Nationale 7 entre Paris et Menton. Il fallait à l'époque sept heures pour faire Paris-Lapalisse" et la ville "était véritablement une étape touristique avec des grands hôtels, des bars, des restaurants", se souvient l'élu, au pied du château où ont afflué véhicules et spectateurs dans les flonflons de la fête.
Les stations service ont bien sûr profité à l'époque de la "7": "Moi, je peux le dire, la Nationale m'a fait vivre pendant des décennies, faut pas cracher dans la soupe", raconte Nicole Cantat, 75 ans, propriétaire-exploitante indépendante d’une station-service, pas avare d'anecdotes sur les aventures des vacanciers.
D.Mertens--JdB