Wall Street conclut en forte hausse pour la deuxième séance d'affilée
La Bourse de New York a terminé en forte hausse pour le deuxième jour d'affilée, portée par la baisse des taux obligataires alors que le regain d'intérêt d'Elon Musk pour Twitter a animé la séance.
Le Dow Jones a pris 2,80% à 30.316,32 points, le Nasdaq a grimpé de 3,34% à 11.176,41 points et l'indice élargi S&P 500 de 3,06% à 3.790,93 points.
Sur deux jours, les indices ont rebondi de plus de 5% après un mois de septembre désastreux.
L'appétit pour le risque était de retour, les rendements obligataires se tassant alors que les investisseurs réévaluaient le rythme des futures hausses de taux de la Fed à l'aune des dernières données économiques, plus faibles aux Etats-Unis.
Le taux sur les bons du Trésor à 10 ans a reculé à 3,62% et surtout le dollar s'est considérablement replié de 1,66% face à l'euro et de 1,43% pour le Dollar index (vers 20H00 GMT) qui mesure la devise américaine face à un panier de devises.
"On est bien remonté. La chute des rendements obligataires et le retrait du dollar en sont les principales causes", a résumé Peter Cardillo de Spartan Capital.
L'analyste restait toutefois peu convaincu que le marché, qui a connu un mois de septembre calamiteux et un plus bas de l'année pour les indices en fin de semaine dernière, n'ait touché le fond. "Combien de temps ce rebond va-t-il durer ? C'est la question", affirmait-il.
Le fait que la banque centrale d'Australie a relevé mardi ses taux d'intérêts d'une façon moins forte qu'attendue a également eu un effet positif.
La RBA a amené son principal taux directeur à 2,6%, son niveau le plus élevé depuis neuf ans, soit une hausse de 0,25 point, là où les analystes anticipaient une montée de 0,50 point.
Paradoxalement, la remontée des valeurs s'est expliquée également par les mauvais indicateurs économiques américains publiés ces derniers jours comme l'activité manufacturière (ISM) tombée en septembre au plus bas depuis plus de deux ans ou la chute des dépenses de construction publiées lundi.
Ces médiocres performances "sont vues comme un élément positif en ce qui concerne la politique monétaire de la Fed", a souligné Art Hogan de B. Riley Wealth Management.
Les investisseurs espéraient ainsi de nouveau que la Réserve fédérale modère ses tours de vis monétaires si l'économie montre des signes nets de ralentissement.
En outre, ils ont semblé applaudir le fait que les offres d'emplois aux Etats-Unis ont baissé bien plus que prévu, répondant aux préoccupations de la Banque centrale américaine qui cherche à refroidir le marché de l'emploi.
"Le marché commence à réévaluer le nombre de fois où la Fed va augmenter ses taux alors que certains chiffres pointent vers une récession", a aussi expliqué à l'AFP Peter Cardillo.
"Aujourd'hui, les investisseurs sur le marché obligataire pensent que les hausses ne totaliseront peut-être pas 125 points de base d'ici la fin de l'année, mais plutôt 75", ce qui a fait reculer les rendements obligataires et monter les actions, a-t-il poursuivi.
A la cote, la saga Twitter a repris le devant de la scène, la cotation du titre du réseau social ayant plusieurs fois été interrompue sur des rumeurs de nouvelle offre d'achat d'Elon Musk.
Peu avant la clôture du marché, Twitter a confirmé avoir reçu cette offre et vouloir boucler la transaction au prix original de 54,20 dollars l'action, soit 44 milliards de dollars.
Ce revirement du richissime et fantasque patron de Tesla, qui avait offert de racheter le réseau en avril avant de se dédire, intervient deux semaines avant l'ouverture d'un procès où Elon Musk était attaqué pour rupture de promesse d'achat.
Twitter a conclu sur un bond de 22,24% à 52 dollars tandis que Tesla a aussi profité de l'annonce grappillant 2,90% à 249,44 dollars.
Dans un marché où tous les secteurs du S&P étaient largement dans le vert, à commencer par l'énergie (+4,34%) dans le sillage de l'augmentation des prix du baril de pétrole et les banques (+3,79%), le constructeur de véhicules électriques Rivian a gagné presque 14%.
Le rival de Tesla a annoncé avoir livré un nombre record de véhicules au 3e trimestre et entend maintenir son objectif de production de 25.000 unités cette année.
R.Vandevelde--JdB