Camaieu: des salariés occupent le siège de l'enseigne
Des salariés de l'enseigne de prêt-à-porter Camaieu, mise en liquidation, ont occupé mardi le siège de la société à Roubaix, à l'issue d'une assemblée générale tenue à l'extérieur à l'appel de la CGT, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les protestataires, accompagnés du délégué CGT Thierry Siwik, ont arraché un grillage pour pénétrer sur le parking du siège. Une trentaine d'entre eux ont ensuite gagné le hall, sans intervention des vigiles, avant d'occuper les lieux.
"Je comprends leur colère. C'est hyper triste. La société ne méritait pas de disparaître", a réagi la directrice générale de Camaieu, Sandrine Lilenfeld, présente sur place.
"Cela fait partie du rapport de force, sinon on ne sera pas entendus", a expliqué à l'AFP M. Siwik, dont le syndicat n'est pas majoritaire. L'occupation doit se poursuivre ces prochains jours, a-t-il précisé.
La CGT affirme disposer d'un "projet" qui permettrait de maintenir environ la moitié des emplois, quelque 1.200, mais être encore à la recherche d'investisseurs.
"On a des partenaires financiers qui sont susceptibles d'investir chez Camaieu mais les fonds ne sont pas suffisants", a expliqué M. Siwik.
Des salariés, certains revêtus de gilets CGT, s'étaient auparavant rassemblés à l'extérieur pour écouter l'avocat de la CGT, Me Fiodor Rilov, leur proposer d'entamer une procédure contre l'actionnaire, Hermione People and Brands (HPB), filiale de la Financière immobilière bordelaise (FIB), qui avait repris Camaieu en 2020.
L'avocat a notamment pointé des "engagements non tenus" de l'actionnaire. Il entend demander en référé des documents comptables pour lancer une procédure de "réparation du préjudice" envers les salariés.
Selon lui, "le plan social du liquidateur sera au ras des pâquerettes".
En cessation de paiement deux ans après sa reprise par la FIB, Camaieu a été mis le 28 septembre en liquidation par le tribunal de commerce de Lille et ses activités mises à l'arrêt le 1er octobre.
Selon Laurent Gunst du syndicat autonome UPAE, majoritaire, il reste aujourd'hui 2.126 salariés concernés par la liquidation, après le départ de salariés en CDD et autres alternants.
"On est en réflexion, on envisage aussi une action contre les anciens dirigeants", a-t-il expliqué, interrogé sur un éventuel soutien de l'UPAE à l'action menée par Me Rilov.
"Ils s'en prennent aux mauvaises personnes, il n'y a plus personne au siège", a estimé M. Gunst au sujet de l'occupation, tout en jugeant la colère des protestataires "légitime".
Vendredi doivent se tenir les premières consultations du CSE en vue du plan social.
C.Bertrand--JdB